Les manifestations se poursuivent à Hong Kong, où la population -principalement des jeunes et des étudiants- est mobilisée depuis cinq mois et réclame la préservation d'un système d'autonomie politique et judiciaire, comme promis en 1997.
Sauf que les revendications pro-démocratiques sont de plus en plus entachées par les violences qui éclatent entre manifestants et forces de l'ordre dans cette crise politique d'ampleur.
Pour Valérie Niquet, sinologue de la Fondation pour la recherche stratégique, Pékin a appliqué une certaine retenue depuis le début de la mobilisation, mais peut-être volontairement. Selon elle, les autorités chinoises auraient ainsi "choisi de laisser pourrir la situation, d'attendre que les éléments les plus radicaux se manifestent, et ensuite éventuellement d'intervenir en expliquant que tout cela est dû à la violence des opposants".
Maintenant, la police hongkongaise envisage de tirer à balles réelles sur les manifestants, dont les plus violents utilisent des arcs et des arbalètes et même des cocktails molotov.
Si tout cela dégénère encore, si la situation "pourrit" comme le dit Valérie Niquet, cela risque d'aboutir au contraire total de ce que veulent les Hongkongais : à savoir une intervention militaire suivie d'une réduction des libertés et du système politique autonome.