Des grands chefs de la police judiciaire française s'envolent ce mardi 18 juin, pour Singapour où se tient toute la semaine un séminaire pour la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs. Des dizaines de milliers de kilomètres à parcourir pour parler d'un phénomène qui les inquiète particulièrement : le live streaming pédopornographique. Ce sont des viols de mineurs asiatiques en direct, payés, commandés et visionnés par des individus depuis l'Occident, notamment en France.
Et il faut parfois des mois d'enquête pour réussir à interpeller ces individus qui se croyaient à l'abri derrière leur ordinateur. Tout part souvent d'alertes envoyées par des agences étrangères comme le FBI. Les enquêteurs français prennent ensuite le relais, jusqu'à identifier le commanditaire.
Un ex-gendarme, un retraité, un directeur d'école... Ces individus sont soupçonnés d'avoir payé pour pouvoir regarder en direct des agressions sexuelles ou des viols d'enfants à l'étranger, pour l'essentiel aux Philippines. Certains exigent même un scénario précis, et commentent ce qu'ils voient.
Ce que l'on craint, c'est un jour d'arriver à des meurtres en direct
Philippe Guichard
"Vous avez un commanditaire, en Occident, qui contacte des individus, souvent en Asie, et qui demande des actes en direct sur Skype. Ce peut être n'importe qui. Tous les milieux sociaux sont touchés car ça coûte aux alentours de 50 dollars", explique Philippe Guichard, patron de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
En charge des enquêtes, il craint dorénavant l'escalade des violences. "Il est possible d'aller au-delà du viol et ce que l'on craint, c'est un jour d'arriver à des meurtres en direct. C'est quelque chose qu'on envisage".
Les policiers spécialisés ont déjà été saisis de 17 dossiers d'envergure internationale mais les mois à venir s'annoncent bien remplis avec plus d'une centaine de signalements impliquant des ressortissants français.
Un travail titanesque pour seulement 13 enquêteurs et une qualification pénale parfois incertaine quand les commanditaires ne sont pas pris sur le fait et ont pris soin d'effacer toute image.
Il faut être très motivé pour travailler sur la matière, c'est sûr
Philippe Guichard
"13 enquêteurs c'est peu. C'est mieux que l'année dernière où on était huit mais c'est sans doute insuffisant, poursuit Philippe Guichard. Surtout que la matière est très perturbante. Vous tombez toute la journée sur des vidéos d'agressions sexuelles ou de viols sur des mineurs en très bas âge. Il faut être très motivé pour travailler sur la matière, c'est sûr".
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