L'industrie japonaise est en train de vivre la plus importante faillite de son histoire : son champion des ceintures de sécurité et des airbags va disparaître. Un désastre financier proche de 13 milliards d'euros. Un désastre industriel aussi : Takata était hier encore le deuxième fabricant mondial de coussins de sécurité automobile. C'est l'épilogue de terribles drames qui ont coûté en dix ans la vie à au moins seize conducteurs, qui en ont blessé des centaines d'autres à cause de défauts de conception de fabrication de ses équipements désormais essentiels dans nos véhicules.
Des drames dont l'industriel a volontairement dissimulé les fondements, même après avoir été contraints de rappeler plus de 100 millions de voitures équipées de ses airbags. Une opération unique dans l'histoire de l’automobile et dont les coûts moraux financiers et leurs suites juridiques condamnent sans appel cette société fondée en 1933 forte de 46.000 salariés, de 56 usines dans vingt pays, et qui est toujours majoritairement possédée par la famille fondatrice.
Certains constructeurs continuent, pour ne pas bloquer leur chaîne de production, de monter des coussins Takata
Christian Menanteau
Quelles sont les sources de ces catastrophes ? L'avidité financière, la course au profit maximum, la recherche du moindre coût de production sans autre considération. Le schéma se met en place il y a moins de quinze ans. Takata, pour faire des économies, utilise des composants chimiques moins sûrs pour ses coussins de sécurité. Au fil du temps, ils se dégradent, explosent et provoquent accidents et drames. L'entreprise dissimule les fondements de ces graves défaillances toujours au nom de la rentabilité. Jusqu'en 2014 quand une agence américaine ouvre le dossier. Des millions de véhicules sont rappelés dans les concessions. Très vite entre amendes et frais de remplacement, la facture dépasse 13 milliards. En trois ans, sa valeur en Bourse fond de 95%. Son sort est scellé.
Les dix-neuf plus grands noms de l'automobile au Japon, aux USA et en Europe ont monté des airbags Takata. Aux États-Unis, 36 seulement des équipements défectueux ont été remplacés. Partout dans le monde, les rappels vont se poursuivre au moins jusqu'en 2019. Pis encore : faute de fournisseurs alternatifs, certains constructeurs continuent, pour ne pas bloquer leur chaîne de production, de monter des coussins Takata. Des bouées de sauvetage dont rien ne garantit qu'elles soient saines. Concrètement, l'industriel japonais va disparaître. Ses turpitudes risquent de nous poursuivre encore quelques années.
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