La course pour se protéger contre les missiles hypersoniques a commencé : plusieurs projets ont été présentés cette semaine au salon du Bourget pour freiner ces armes capables de changer de trajectoire à des vitesses faramineuses et donc réputées quasi-impossibles à intercepter. "Tout va plus vite, c'est ça qui change la donne, et il (un missile hypersonique, NDLR) change de route. Il est donc difficile de savoir s'il vient vers nous ou pas, il y a un défi de prédiction de leur comportement" mais il "peut être intercepté, particulièrement en phase terminale", a expliqué Lionel Mazenq de la direction Future Systems du groupe européen MBDA.
Le missilier a ainsi annoncé mardi 20 juin le lancement d'une étude de trois ans pour concevoir un intercepteur, Aquila, avec 19 partenaires de cinq pays européens (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne). Le contrat doit être confirmé cet été par la Commission européenne qui prévoit d'y injecter 80 millions d'euros. Mais les développements en eux-mêmes ne sont pas prévus avant 2030.
Grâce au système américain Patriot livré à l'Ukraine en avril, Kiev avait affirmé en mai dernier avoir abattu un premier missile hypersonique russe Kinjal, volant à plus de cinq fois la vitesse du son (Mach 5 soit au-dessus de 6.000 km/heure) et présenté comme "invincible" par le président russe Vladimir Poutine. L'Ukraine a depuis annoncé avoir abattu d'autres Kinjal.
Toutefois pour les industriels présents au Bourget, l'enjeu se porte plutôt sur les générations émergentes de missiles hypersoniques. Ces derniers combinent vitesses extrêmes et capacité de manœuvre en continu, volant de façon quasi-horizontale à des altitudes non couvertes par les boucliers aériens actuels, comme les planeurs hypersoniques (D-17 chinois) et les missiles de croisière hypersoniques (Zircon russe).
Pour contrer ces deux catégories de missiles, il est nécessaire de combiner un système d'alerte à un intercepteur (missile) lui-même hypersonique. "On doit être plus manœuvrant qu'eux, avec des vitesses colossales au moment de l'interception, de plus de 12.000 km par heure", a indiqué Lionel Mazenq. "Le défi est de vaincre cette menace (vitesse + manœuvrabilité, NDLR) à une altitude entre 25 et 75-80 km, là où la plupart des systèmes de défense actuels se sentent mal à l'aise", a assuré Pini Yungman, vice-président exécutif et chef de la division de la défense aérienne au sein du groupe israélien Rafael.
Rafael a déjà investi des "dizaines de millions de dollars" dans la conception et cherche désormais des partenaires étatiques pour le développement. Son annonce intervient alors que l'Iran, ennemi juré d'Israël, a dévoilé début juin son premier missile balistique hypersonique conçu localement.
Si la Chine et la Russie affirment détenir des missiles hypersoniques, la France et les États-Unis n'en ont pas encore mais y travaillent. La Darpa, bras scientifique de l'armée américaine, a affirmé notamment avoir testé avec succès son missile hypersonique HAWC, qui utilise l'oxygène présent dans l'atmosphère pour sa combustion.
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