Deux missiles balistiques à courte portée ont été tirés par la Corée du Nord le lundi 20 février, a annoncé Séoul 48 heures après le lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) condamné par le secrétaire général de l'ONU. Peu après, Pyongyang a publié une déclaration indiquant qu'elle avait "tiré à deux reprises à l'aide de lance-roquettes multiples de 600 mm", dans la mer de l'Est, en référence à l'étendue d'eau également connue sous le nom de mer du Japon.
Ce lancement a été "fermement" condamné par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a fait savoir son porte-parole dimanche. "Le Secrétaire général condamne fermement le lancement d'encore un missile balistique de portée intercontinentale par la République populaire démocratique de Corée", a déclaré Stéphane Dujarric dans un communiqué publié dimanche, en référence au nom officiel de la Corée du Nord.
Dans une déclaration publiée lundi matin, la sœur du leader nord-coréen, Kim Yo Jong, a prévenu que Pyongyang continuerait à prendre des "contre-mesures correspondantes" à toute menace perçue. "La fréquence d'utilisation du Pacifique comme champ de tir dépend du type d'action des forces américaines", a-t-elle mis en avant dans un communiqué publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
La Corée du Nord a loué ses soldats pour avoir effectué l'"exercice de tir soudain" samedi, mais les analystes sud-coréens ont souligné que le délai de neuf heures entre l'ordre et le lancement n'était pas particulièrement rapide. Kim Yo Jong a rejeté ces critiques comme "une tentative de sous-évaluation de l'état de préparation des forces balistiques de la RPDC".
L'utilisation de missiles de plus courte portée indique que la Corée du Nord "vise virtuellement les bases américaines et le centre de commandement sud-coréen dans la région", selon Hong Min, de l'Institut coréen pour l'unification nationale.
Les lancements du Nord, menés malgré les lourdes sanctions internationales qui pèsent sur ses programmes d'armements, ont eu lieu juste avant le début des exercices conjoints entre Séoul et Washington prévu dans le courant de la semaine afin d'améliorer leur réaction en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne.