Son arrêté d'expulsion avait été suspendu par le tribunal administratif. La militante palestinienne de 72 ans Mariam Abou Daqqa, représentante du Front de libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée comme terroriste par l'Union européenne, a vu ce mercredi son expulsion validée par le Conseil d'État. Cette dernière était pourtant venue en France légalement en septembre, afin de tenir une série de conférences sur la question palestinienne.
Le juge des référés a néanmoins tranché en la faveur du ministère de l'Intérieur, voyant en sa présence un possible trouble à l'ordre public : "La présence sur le sol français, en vue de s’exprimer sur le conflit israélo-palestinien, d’une dirigeante [du FPLP] ayant revendiqué des attentats contre des civils israéliens est ainsi susceptible de susciter de graves troubles à l’ordre public", a conclu le juge dans sa décision, notamment partagée par nos confrères du Monde à la mi-journée.
Le ministère avait expliqué ses motivations lors de l'audience devant le Conseil d'État le 31 octobre, arguant que la tenue de conférences autour du débat sur "la colonisation et l’apartheid" en Israël était parfaitement louable, mais pourrait mettre "de l'huile sur le feu", après l'attaque du Hamas et les événement en cours dans la région depuis le 7 octobre.
L'avocate de Mariam Abou Daqqa, Me Julie Gonidec, a dénoncé ce mercredi "une décision extrêmement grave" et "un détournement inédit de la notion de terrorisme pour réprimer toute opinion dissidente". Le conseil avait fait valoir lors de l'audience devant la plus haute juridiction administrative française que sa cliente "a été invitée en tant que militante féministe par la plupart des associations qui avaient vocation à l’accueillir".
Le Conseil d'État a certes reconnu l'absence de troubles "matériels" depuis l'arrivée de la militante sur le sol français, mais note qu'elle reste une "dirigeante du FPLP", un mouvement qui "a commis, de 2002 à 2015, 13 attentats contre des civils israéliens, faisant de nombreuses victimes". Alors que la militante "ne peut se prévaloir d’aucune attache en France, pays dans lequel elle est arrivée en septembre dernier et dont elle ne parle pas la langue, son expulsion ne peut être considérée (...) comme portant une atteinte gravement illégale à sa liberté d’aller et venir, ni, en tout état de cause, à sa liberté d’expression", a tranché la haute juridiction.
En attente de son expulsion, Mariam Abou Daqqa avait été assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône jusqu'à fin novembre, avec obligation de "se maintenir dans les locaux où elle réside à Marseille de 22h00 à 07h00 du matin" et de pointer tous les jours à 12h30 au commissariat du centre-ville, rappelle l'AFP.
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