Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, a fait un déplacement de trois jours la première semaine de juin 2025 aux Émirats arabes unis. Ce voyage se voulait discret, loin des caméras.
Jordan Bardella et sa délégation, composée notamment de Thierry Mariani, qui a ses entrées dans le Golfe, sont allés dans un pays dont ils sont proches politiquement. Le RN et Abou Dabi ont le même ennemi : les Frères musulmans, une confrérie islamiste que les Émirats ont interdite.
Ce sont déjà eux qui avaient ouvert la porte de l’Égypte à Marine Le Pen en 2015 lorsqu’elle avait été reçue par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, qui lui aussi combat les islamistes. Une deuxième raison de ce déplacement : ce pays immensément riche grâce au pétrole a promis d’investir plus de 30 milliards d’euros en France au cours des dix prochaines années.
Ils sont aussi un très bon client de l’industrie de défense française et ils abritent enfin la seule base militaire française dans le Golfe, une projection de puissance dans l’Océan indien qui permet de surveiller aussi l’Iran voisin. Bref, autant de bonnes raisons, quand on est présidentiable, de faire étape à Abou Dabi.
L’éléphant dans la pièce, mais là-dessus motus et bouche cousue, c'est bien l'argent. Une campagne électorale, coûte cher en effet. Depuis longtemps, les Émirats, comme ses voisins l’Arabie saoudite et le Qatar, sont soupçonnés d’avoir financé des campagnes électorales en France mais aussi aux États-Unis et en Grande-Bretagne, c’est-à-dire leurs grands alliés en Occident.
En 2016, un an avant l’élection présidentielle, Abou Dabi avait offert au Front national deux millions d’euros au cours d’une discrète rencontre au château de Montretout, selon un témoin, mais Marine Le Pen avait refusé l’offre.
Son entourage, interrogé début juin 2025, a affirmé que le RN refusait tout argent qu’un pays étranger pourrait lui proposer. Dans le Golfe, c’est pourtant une vieille habitude. Pour l’élection présidentielle de 1974 déjà, l’Arabie et les Émirats avaient prévu de transférer chacun 10 millions de dollars au candidat gaulliste avant de se raviser au dernier moment.
Le but de ces opérations est d’abord d'acheter de l’influence. Mais les Émirats, comme l’Arabie ou le Qatar, sont avant tout pragmatiques. S’ils préfèrent la droite à la gauche en France ou les Républicains aux démocrates aux États-Unis, ils savent très bien s’adapter.
En général, un an avant une élection présidentielle, ces monarchies regardent quel est le favori et leurs dirigeants sont alors tentés de parier sur celui qui vire en tête dans les sondages. En 2006 par exemple, le Qatar pensait aider Dominique de Villepin qu’il connaissait bien, mais un diplomate français ami de la famille régnante leur avait déconseillé, soulignant que le bon cheval pourrait être Nicolas Sarkozy.
Désormais, pour Jordan Bardella, il est aussi impératif de faire connaissance avec des dirigeants incontournables dans le règlement des crises internationales, que ce soit entre Israël et la Palestine ou entre l’Ukraine et la Russie.
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