À Crémone, dans le nord de l'Italie, le berceau des violons Stradivarius, des ingénieurs du son sont en train d'enregistrer pour la postérité les notes du Stradivarius. Ces merveilles du XVIIe siècle vont forcément pâtir du temps qui passe. Alors l'idée est née d'immortaliser leurs sonorités à tout jamais. Une partie de la ville a dû être bouclée pour éviter la moindre interférence lors des enregistrements. La circulation a été interdite aux abords de la salle. Plus loin, les riverains peuvent continuer à circuler avec des chaussures silencieuses.
Dans les rues pavées, les bars et restaurants de l'une des plus belles villes médiévales de l'Italie, on ne marche plus qu'à pas feutrés. "On fait attention à tout, des portes aux fenêtres, pas de talons, mais des chaussures de sport, qui ne font aucun bruit. C'est comme une ville du silence", confirme une habitante.
Pour passer de la magie du silence à la magie sonore, un permis exceptionnel nous mène au sein de l'auditorium du musée du violon de Crémone. Quatre musiciens jouent à tour de rôle, huit heures par jour, pour immortaliser le timbre des violons, violoncelles et altos fabriqués par Antonio Giacommo Stradivari dit "Stradivarius" et ses aînés Amati et Guarneri. "L'émotion la plus forte est de jouer un alto qui a plus de 400 ans d'âge, c'est formidable", apprécie un violoncelliste après avoir interprété le prélude de Bach.
Pour enregistrer les milliers de notes et d'articulations des instruments sous toutes leurs formes, pas moins de 32 micros ont été positionnés dans tous les recoins de l'auditorium. Un exercice nécessaire pour réaliser le rêve de la start-up de production musicale Audiozone studios. "Nous voulons extraire l'âme de chaque instrument pour créer une banque de sons qui sera disponible pour les producteurs et les musiciens", explique l'un des fondateurs, Leo Tedeschi. La base de données doit être finalisée à horizon 2021.
Chaque séance d'enregistrement est archi-sécurisée. "On fait travailler trois personnes uniquement pour porter un instrument du musée vers l'auditorium : le gestionnaire du musée, un agent armé et le musicien accrédité", précise le directeur du projet. L'investissement se chiffre à plusieurs millions d'euros, mais l'éternité n'a pas de prix. "Nous œuvrons pour la mémoire, pour garantir aux générations futures la possibilité d'écouter ces instruments, c'est un beau défi", estime le conservateur du musée, Fausto Caccatori.
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