Le conflit en Ukraine a mis au jour une nouvelle forme de guerre aux yeux du grand public. Russes et Ukrainiens s'affrontent par drones interposés. Un nouveau type d'affrontement dont aucune armée au monde ne semble en mesure de faire l'impasse désormais. Pour comprendre ces nouvelles façons de faire la guerre et savoir où se situe la France en la matière, le colonel Yann Malard, porte-parole de l'armée de l'air et de l'espace était l'invité de RTL ce mercredi 31 mai.
"On se retrouve aujourd'hui dans une situation très figée autour des troupes au sol en Ukraine et des lignes de front. On passe alors à une guerre d'attrition avec des tirs très proches de la ligne de front. L'objectif, c'est d'aller frapper derrière", explique le militaire.
Ces drones recouvrent plusieurs réalités. Il y a "les micro drones, qui sont utilisés autour du champ de bataille à l'appui de l'infanterie, des fantassins et peuvent aller directement sur les lignes de front" et peuvent "aller à quelques centaines de mètres, voire quelques kilomètres", mais aussi "des drones de plusieurs mètres d'envergure qui pèsent plusieurs tonnes et peuvent franchir des distances de plusieurs centaines de kilomètres", souligne le colonel.
"Le choix du drone est avant tout un choix de charge utile", soit à des fins de "reconnaissance", pour "observer ce qui se passe en face", soit pour embarquer "de l'armement", avec "des charges électromagnétiques pour détruire les radars", poursuit-il. Avec une constante : "l'homme est derrière chacune de ces missions". "Toutes les décisions sont aujourd'hui liées à la décision humaine. Derrière les programmes automatiques, il y a des hommes. La France a notamment fait le choix qu'il y ait toujours un homme dans la boucle".
La France est aujourd'hui prête à utiliser des drones en cas de conflit. "Les drones dans l'armée de l'air, ce sont plus de 25 années d'opération, au Kosovo ou en Afghanistan", souligne Yann Mallard. "Il y a un savoir-faire lié, au-delà de la capacité technique, à la ressource humaine, la plus précieuse, car les équipages ont capitalisé cette expérience à travers les opérations qu'ils ont conduit qui leur permettent d'apporter cette expertise de leur milieu".