INVITÉ RTL - Inondations en Espagne : "Une mauvaise interprétation" de l'alerte rouge, selon un agroclimatologue

Touchée par de dramatiques inondations, l'Espagne vit sa pire tragédie depuis 30 ans. Le bilan provisoire a fait état d'au moins 95 morts, dont 92 dans la seule région de Valence. 

"Il n'y a pas eu un raté au niveau des prévisions", a assuré Serge Zaka sur RTL. "Les modèles météorologiques ont parfaitement montré cet événement au bon endroit. Par exemple, le modèle AROME (modèle de prévision numérique à Météo-France) donnait bien 500 millimètres de pluie exactement dans la bonne ville en huit heures (Chiva, petit village dans l'arrière-pays de Valence)", a expliqué l'agroclimatologue et spécialiste des questions relatives au changement climatique. Évoquant plutôt "un raté dans la chaîne de transmission et surtout de compréhension de cette alerte par la population". 

Pour lui, l'alerte rouge de l'Agence météorologique nationale Aemet a été décrétée "bien en amont". Pour lui, il s'agit d'"une mauvaise interprétation de la population, car la culture du risque en Europe n'existe pas". Et de dénoncer : "Quand on a une alerte rouge, normalement, dans des pays d'Asie ou d'Amérique, on ne sort pas de chez soi. Là, on ne sait pas ce qu'il faut faire au niveau de la législation, s'il faut aller à l'entreprise, s'il faut travailler. C'est un petit peu au petit bonheur la chance suivant notre employeur."

"Repenser nos villes"

Ces épisodes de pluies sont de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. "Vu les politiques actuelles d'émissions de gaz à effet de serre, on a un réchauffement au moins jusqu'en 2050. Ces phénomènes vont se multiplier un peu partout sur le globe", a souligné Serge Zaka.
Selon l'agroclimatologue, "l'une des seules façons est de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour éviter que l'air se réchauffe plus et puisse contenir plus d'humidité". Face à ces inondations, "on a augmenté la vulnérabilité de nos villes. Valence comportait plus de 10.000 hectares de vergers autour de la ville qui ont été complètement urbanisés depuis 70 ans", a-t-il poursuivi. 
Il faut "repenser nos villes [...] En zone Côte d'Azur ou méditerranéenne, les villes héritent d'urbanisation massive. Il faut peut-être faire ressortir ces fleuves qu'on a complètement masqués". Alors que "dans les zones inondables", il faut "peut-être juste ne pas reconstruire en cas d'inondation et raser le quartier".

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