Après plusieurs jours de siège de l'armée israélienne, l'hôpital al-Shifa de Gaza a été évacué dans sa quasi-intégralité samedi 18 novembre. Près de 300 patients, dont des bébés dans un état grave et des patients, restent toutefois à l'intérieur de l'établissement, le plus grand du territoire palestinien. Tsahal accuse depuis plusieurs jours le Hamas de se servir de l'hôpital comme d'une base militaire, ce que le mouvement islamiste dément. Guillaume Ancel, ancien officier de l'armée française et écrivain, a dit ne pas croire aux accusations de l'armée israélienne, dimanche 19 novembre sur RTL.
"L'intervention israélienne a commencé depuis six semaines mais en face il n'y a pas de 'bilan', il n'y pas de régiments constitués, il n'y a pas de chars à détruire. Au moment d'investir l'hôpital al-Shifa, Benjamin Netanyahu a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il y avait le quartier général stratégique du Hamas qui était dessous. Non seulement je n'y crois pas, mais il n'y a aucune réalité à cela", estime Guillaume Ancel.
Tsahal a publié des vidéos et des photos prises à l'intérieur de l'hôpital ces derniers jours, dans lesquelles on peut voir un tunnel ainsi que des armes attribuées au Hamas. "L'armée israélienne n'a pas trouvé les capacités militaires du Hamas qu'elle devait détruire dans le nord (de Gaza). Ce ne sont pas les quelques fusils d’assaut trouvés à al-Shifa qui en font un quartier général. Tsahal s’est contenté de détruire des bâtiments administratifs et des tunnels dans lesquels elle n’a pas trouvé grand-chose", juge l'ancien officier de l'armée française.
Guillaume Ancel a plus largement démenti l'analyse de l'armée israélienne, qui parle "d'armée du Hamas". "L'armée du Hamas est une notion floue, ce sont d'abord des miliciens. Ce sont des gens difficiles à discerner. Quand ils déposent leurs armes, ils redeviennent des civils", explique-t-il. "Tsahal veut sans doute les chercher dans le sud de la bande de Gaza désormais, mais Israël a poussé l'essentiel des habitants dans cette partie. Chercher les combattants du Hamas au milieu, c'est la chronique d'un carnage annoncé", prévient l'ancien militaire.
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