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Une photo de soldats israéliens lors de l'opération à l'intérieur de l'hôpital al-Shifa, à Gaza.
Crédit : ISRAELI ARMY / AFP
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La situation autour de l'hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, est extrêmement floue. L'établissement a été évacué samedi 18 novembre au matin, alors que l'armée israélienne y mène une opération militaire depuis quatre jours contre le Hamas. Des centaines de personnes ont quitté l'hôpital, selon un journaliste de l'AFP présent sur place. Mais près de "120 blessés" et des bébés prématurés n'ont pas pu être évacués, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Israël accuse le Hamas de se servir de l'hôpital comme d'une base militaire. Mais les raisons de cette évacuation ne sont pas claires pour le moment. Selon un journaliste de l'AFP, Tsahal a ordonné tôt samedi matin son évacuation "sous une heure" via haut-parleur. L'armée israélienne, elle, assure n'avoir donné aucun ordre d'évacuation mais avoir "répondu à une requête" du directeur de l'hôpital.
Des centaines de personnes sont sortis à pied de l'hôpital, selon un journaliste de l'AFP sur place. Ces colonnes de déplacés, de médecins, de malades et de blessés, certains amputés, certains très faibles, ont pris la direction de la route Salaheddine. Elle mène vers le sud de Gaza, où l'armée israélienne enjoint la population de se réfugier. Sur le chemin, le journaliste de l'AFP a vu au moins une quinzaine de corps, certains en état de décomposition avancée. Alentour, les routes sont défoncées, les magasins détruits, des voitures retournées ou écrasées.
Le ministère de la Santé du Hamas a précisé que "120 blessés" et des bébés prématurés n'avaient pu être évacués. Des responsables de l'établissement avaient auparavant indiqué que 450 malades et blessés n'avaient pu sortir de l'hôpital. "De nombreux patients ne peuvent pas quitter l'hôpital car ils sont en soins intensifs ou dans des incubateurs", a expliqué sur X le Dr Ahmed el-Mokhallalati, qui va rester "avec cinq autres médecins (et) 120 patients".
Le directeur de l'hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a dit à l'AFP que l'armée israélienne l'avait appelé pour lui réclamer "l'évacuation des patients, des blessés, des déplacés et des soignants". Le directeur de l'hôpital avait refusé cette semaine un précédent ordre d'évacuation reçu par téléphone, invoquant notamment la complexité de l'opération.
Tsahal a dévoilé récemment des vidéos et photos d'armes, qu'elle dit avoir trouvé à l'intérieur de l'établissement, ce que le Hamas dément. L'armée israélienne affirme aussi avoir retrouvé les corps de deux femmes otages dans des bâtiments près de l'hôpital. Depuis des jours, des soldats israéliens entrent dans les services d'al-Shifa pour interroger les personnes présentes à l'intérieur. Ils fouillent "bâtiment par bâtiment" le complexe médical, selon l'armée israélienne, à la recherche notamment de tunnels.
Selon l'ONU, près de 2.300 personnes se trouvaient dans l'hôpital al-Shifa avant l'évacuation. Des ONG et des organisations internationales avaient fait part de leur inquiétude sur la situation sanitaire "désastreuse" de l'établissement, et les risques pour les patients. L'électricité a cessé d'y fonctionner il y a plusieurs jours et ses chefs de service rapportent que plusieurs dizaines de patients sont décédés. Selon des ONG, plusieurs bébés prématurés y sont morts, leur couveuse ne fonctionnant plus. La plupart des hôpitaux de Gaza n'ont plus une goutte de carburant pour alimenter leurs générateurs.
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