Treize jours, treize nuits dans l'enfer de Kaboul. C'est le titre du livre du commandant Mohamed Bida. Attaché de sécurité intérieure, adjoint à l'ambassade de France en Afghanistan entre 2016 et 2021, il revient au micro de RTL ce mercredi 14 septembre sur l'énorme opération logistique et humaine mise en place pour évacuer le personnel et les ressortissants.
Un peu plus d'un an après ce départ précipité de Kaboul, quels souvenirs et quelles images principales garde-t-il en tête ? "Je garde surtout le souvenir d'une population terrifiée qui était prête à prendre tous les risques pour quitter ce pays qui était le leur. Je revois encore ces visages de gens derrière des barbelés (...) Les gens s'étaient massés devant le portail de l'ambassade de France et étaient dans un état d'hystérie, raconte-t-il. Je n'avais jamais vu ce climat de terreur physiquement. Et je pense que quand on voit ces images, on se dit que la terreur qu'inspire les talibans nécessite qu'on intervienne, qu'on agisse et qu'on assiste ces personnes".
Cette évacuation a-t-elle été l'opération de sa vie ? "Oui", répond le commandant Mohamed Bida. "En intensité, oui. Même si j'ai connu par le passé dans mes activités professionnelles des moments très très intenses. C'est vrai que là, on est dans une dimension qui nous dépasse (...) C'est vrai que ce soit pour moi ou mes collègues, ou les diplomates ou les militaires qui étaient avec nous dans cet événement, c'est quelque chose qu'on n'oubliera jamais", explique-t-il.
La seule solution que je entrevoyais était de discuter avec des talibans
Commandant Mohamed Bida
Dans son livre, le commandant Mohamed Bida raconte à travers un journal de bord l'intérieur et les coulisses de cette opération totalement hors norme où la menace et la peur font partie du quotidien. "J'ai écouté dans la rue ce qui passe devant l'ambassade. Habituellement, on voit des militaires et des policiers qui gardent les ambassades puisqu'on est dans la zone verte. Là, en l'occurrence, ces gens ont déserté (...) il ne reste que des hommes en armes, habillés comme la plupart des Afghans. On voit bien que là, ce sont des combattants talibans", explique-t-il.
C'est alors imposé à lui "la nécessité d'établir un contact parce que la situation nécessitait qu'on fasse appel à des moyens extérieurs (...) La seule solution que je entrevoyais était de discuter avec des talibans, comme un responsable qui pourrait peut être accéder à mes besoins", ajoute-t-il.
Mais comment faire confiance quand on négocie avec un taliban ? "Cela fait partie de la négociation", indique le commandant Mohamed Bida. "En réalité, il faut établir un lien même si lui ne me fait pas confiance et moi non plus. Pour lui, je suis un ennemi", poursuit-il.
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