Les images étaient impressionnantes, et largement diffusées sur les réseaux sociaux. Les dégâts dus au typhon Jebi qui a traversé le Japon le mardi 4 septembre a laissé des traces. Déclaré typhon le plus violent depuis 25 ans, il a eu des conséquences considérables sur l'île et a même tué 11 personnes.
Avec des vents de près de 220 km/h, le typhon Jebi a également frappé de plein fouet l'aéroport international de Kansai. Sa piste a été complètement inondée et un bateau, emporté par la violente houle, s'est encastré dans le pont menant au complexe aéroportuaire, rapporte le New York Times.
Les quelque 8.000 passagers, coincés dans les étages surélevés de l'aéroport, ont pu apercevoir la mer recouvrir la piste à mesure que le typhon avançait, pour la voir entièrement disparaître sous les vagues. L'aéroport s'est vite retrouvé complètement bloqué et sans électricité.
Si les catastrophes naturelles sont monnaie courante dans la région d'Asie de l'Est, l'inondation de l'aéroport de Kansai pointe un problème bien plus grave et qui concerne les aéroports du monde entier : leur altitude. Situé sur une île artificielle, à presque 5 km de la côte, l'aéroport de Kansai n'est situé qu'à 5 mètres au-dessus du niveau de la mer, à l'instar des aéroports de Rome, Shanghai, New York et San Francisco.
Les aéroports sont le plus souvent construits sur les bords de mer ou sur des zones à faible altitude pour que les avions aient le moins d'obstacle possible et que les désagréments sonores soient moindres. Mais d'un autre côté, les côtes offrent peu de protection contre les vents et les marées montantes.
Alors que le nombre de passagers devrait tripler d'ici 2050 selon l'Organisation de l'aviation civile internationale, et que les complexes aéroportuaires (hubs) cherchent à s'agrandir toujours plus, le marché du voyage aérien se retrouvera bientôt coincé. Les conditions météorologiques extrêmes et l'élévation du niveau de la mer représentent aujourd'hui l'une des menaces les plus urgentes pour la plupart des aéroports du monde.
En 2012, l'ouragan Sandy a inondé les trois aéroports qui desservent la ville de New York. En 2015, le typhon Goni a fermé les pistes de l'aéroport international de Hongqiao (Shanghai). Et au mois de août, les inondations dans le Kerala ont également entraîné la fermeture de l'aéroport de Cochin (Inde).
Certains aéroports, déjà confrontés à la problématique de l'inondation, ont déjà mis en place des solutions. L'aéroport de Minneapolis-Saint-Paul, dans le Minnesota (États-Unis), fréquemment inondé par le Mississippi, dispose désormais d'un mur d'ondulation portable, qui peut être érigé si le fleuve commence à déborder. De même, l'aéroport de La Guardia, à New York, s'est muni d'un mur d'inondation, de pompes à eau de pluie et d'un nouveau système de drainage.
Si rien n'est fait pour l'aéroport de Kansai, ce dernier risque, chaque année, d'être victime des inondations, mais également d'un autre problème, tout aussi grave : son affaissement. Alors que les ingénieurs avaient prévu que l'île perde en moyenne 30 centimètres par an, elle est en réalité descendue de 13 mètres depuis sa création en 1994 (soit le double des prévisions). Un naufrage dû notamment au poids des organismes marins qui se sont installés sous l'aéroport.
À ce rythme, selon les ingénieurs, au moins une des deux pistes de l'aéroport sera complètement submergée d'ici à 2058, voire plus tôt si l'on prend en compte les changements climatiques.
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