Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets... Depuis dimanche 23 février, New Delhi est le théâtre d'affrontements intracommunautaires sanglants, qui ont déjà coûté la vie à au moins 22 personnes et fait près de 200 blessés. Il s'agit d'un des pires embrasements de la capitale depuis des décennies.
Lors de multiples incidents rapportés par la presse indienne ; commerces mis à feu, Coran brûlé, des groupes armés hindous s'en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans. Des témoignages concordants font état de bandes criant "Jai Shri Ram" ("Vive le dieu Ram").
Un drapeau hindou, avec l'image du dieu-singe Hanuman, flottait mercredi 26 février au sommet d'une mosquée de quartier brûlée. Des vidéos tournées la veille et circulant sur les réseaux sociaux, montrent des hommes grimpant au minaret pour y arracher le haut-parleur et y planter le drapeau, sous les vivats.
Mohammad Muslim, un résident du quartier, a extrait un Coran en feu de la mosquée saccagée. "Vous pouvez voir que mes mains sont devenues noires pour avoir porté le Coran brûlé", a-t-il expliqué à l'AFP.
Cette flambée de violence a éclaté au moment de la visite d'État en Inde du président américain Donald Trump, qui s'est achevée mardi par des entretiens avec Narendra Modi à New Delhi. Après ces embrasements, les pires dans la capitale indienne depuis des décennies, le Premier ministre indien a appelé au calme mercredi sur Twitter: "J'appelle mes sœurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité ".
L'homme fort de l'Inde est confronté depuis décembre à un vaste mouvement de contestation contre une nouvelle législation qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne à des réfugiés, à condition qu'ils ne soient pas musulmans. Ce texte a cristallisé les craintes de la minorité musulmane d'être reléguée au rang de citoyens de seconde classe, dans cette nation où les hindous représentent 80% de la population.
La loi a provoqué les plus importantes manifestations dans le pays d'Asie du Sud depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014. Dans une contexte de haute-sécurité créé par la visite du président américain, une énième mobilisation contre le texte serait devenue hors de contrôle dimanche, selon The Hindu.
Un policier aurait ainsi été tué et des responsables politiques du parti au pouvoir (le BJP) auraient dès lors tenu des propos haineux contre les "musulmans", incitant des nationalistes hindous à violemment en découdre.
Nos minorités sont des citoyens égaux dans ce pays"
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan
Cette escalade sanglante qui dure depuis trois nuits pourrait se révéler également explosive au Pakistan voisin. Réagissant aux événements, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a jugé mercredi que "lorsqu'une idéologie raciste fondée sur la haine prend le pouvoir, cela mène au bain de sang", en référence au nationalisme hindou.
"Nos minorités sont des citoyens égaux dans ce pays", a tweeté le dirigeant de la république islamique tout en mettant en garde ses concitoyens contre des représailles sur la minorité hindoue au Pakistan.
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