Mimi Haleyi a raconté à la barre, lundi 27
janvier, avoir été violée en juillet 2006 par Harvey Weinstein dans une chambre d’enfant de l’appartement
de Soho du producteur. Celui-ci nie les faits et évoque une
relation consentante.
Cette ancienne assistante de direction, d’une
quarantaine d’années, a présenté Harvey Weinstein comme "un homme affable se
transformant d'un coup, sans signe avant-coureur", lors du procès contre
le magnat hollywoodien. Après une conversation "normale",
le producteur se serait mis à l’embrasser : "Il m'embrassait et me
tripotait (…), je marchais en reculant parce qu'il me poussait avec son
corps", a-t-elle déclaré. Elle raconte ensuite se retrouver dans une
chambre d’enfant avec "des dessins au mur", où Harvey Weinstein la
viole.
Il l’aurait poussé sur le lit, l’empêchant
de se relever, précise la victime en sanglots. Il lui aurait ensuite fait de force un
cunnilingus, après lui avoir retiré son tampon, détaille-t-elle. "Durant
tout ce temps, je lui ai exprimé que je ne voulais pas de ça. (...) J'essayais de m'échapper, mais j'ai réalisé que ça ne servait à
rien", a-t-elle poursuivi. Et de conclure : "J'ai fermé mon
esprit".
Pourquoi n’est-elle pas allée à la police ? "Je me disais qu'aller voir la police n'était pas une option pour moi", a expliqué la victime qui à l’époque, travaillait à New York sans visa et risquait d’être expulsée des États-Unis. Elle a aussi déclaré qu’elle craignait cet homme de "pouvoir" et de "contacts".
Deux semaines plus tard, la victime
raconte un second viol en évoquant un autre rapport sexuel après avoir été "agrippée et jetée sur un lit", rapporte BFM TV. L’un des
avocats de la défense, Damon Cheronis, a tenté de fragiliser son témoignage en
dévoilant une série de mails et de pages de l’agenda de l'assistance pour
démontrer qu’elle était restée en contact avec Harvey Weinstein.
"Je suis vraiment contrariée de
vous avoir manqué" ou "plein d’amour", peut-on lire parmi ces
courriers électroniques. Quelques mois plus tard, elle rencontrera de nouveau le producteur pour lui proposer un projet d’émission. "Comme un ami le montrerait à
un ami ?", a demandé Damon Cheronis. "Non, comme une personne le
montrerait à une autre qui a beaucoup d'expérience" professionnelle, a
répondu la victime, impassible.
Après les témoignages de Mimi Haleyi, et de l'actrice Annabella Sciorra, le témoignage de Jessica Mann est particulièrement attendu. Celle-ci affirme avoir été violée en 2013 par Harvey Weinstein, qui risque la perpétuité.