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À Haïti, la difficile transition entre indécision des partis et influence des gangs

Un conseil présidentiel de transition devait être formé en 48 heures pour sortir Haïti de l'instabilité, mais sa formation traîne. Un pont aérien sera, dans le même temps, mis en place.

Cette vue aérienne montre le quartier Pétion-Ville de Port-au-Prince à Haïti, le 20 novembre 2018.
Crédit : HECTOR RETAMAL / AFP
Nathan Joubioux & AFP
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Tout est encore flou à Haïti, après l'annonce de la démission du Premier ministre contesté Ariel Henry. Alors que ce petit pays pauvre des Caraïbes doit former un "conseil présidentiel de transition" pour tenter de rétablir un semblant de stabilité, des désaccords sont rapidement apparus au sein des différents partis politiques censés s'entendre sur sa constitution. 

À peine 48 heures après avoir annoncé, le plan pour une transition à Haïti semble déjà menacé. Ce conseil présidentiel, souhaité par la Communauté des Caraïbes (Caricom) et plusieurs pays tels que les États-Unis ou la France, doit être formé de sept membres votants représentant les principales forces politiques en Haïti et le secteur privé. Il doit, ensuite, choisir un Premier ministre intérimaire et nommer un gouvernement "inclusif". 

La difficile décision des partis

Mais les négociations sont ardues. Il y a, d'abord, Jean-Charles Moïse, du Parti de gauche Petit Desalin, qui a dit rejeter cette proposition. Il y a, également, la plupart des partis, qui ont dit être encore en pourparlers, alors que Washington avait assuré que le conseil sera formé "dans les 24 à 48 heures".

Si le regroupement EDE/RED/Compromis historique, formation proche du président assassiné Jovenel Moïse, a déjà soumis sa représentante à la Caricom, des membres du collectif du 21 décembre (groupe d'Ariel Henry) sont eux en désaccord sur la personne à choisir.

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"Rien de tout cela n'est facile. Rien de tout cela ne va se produire d'un jour à l'autre", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. "Mais au moins, il y a un plan, un processus en place pour y parvenir".

"Évidemment, la situation politique reste un peu floue", a reconnu le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, en exhortant à un accord sur ce conseil "aussi vite que possible". "Ce que nous demandons, c'est que la communauté internationale accompagne au plus vite la création de cette mission de soutien", a-t-il ajouté. "Je ne pense pas qu'il soit juste de faire reposer l'avenir d'Haïti, la sécurité en Haïti uniquement sur les épaules du Kenya".

Car ce pays africain devait déployer un millier de policiers dans le pays dans le cadre d'une mission internationale soutenue par l'ONU, mais a annoncé suspendre cet envoi au vu de la situation. Son président a toutefois assuré que ce déploiement interviendrait une fois installé un conseil présidentiel.

Le poids des gangs

La constitution de ce conseil ne devrait pas ce faire sans les gangs, même s'ils sont, a priori, exclus de cette transition. Mais du fait de leur puissance de feu, ils risquent de peser.

Les gangs contrôlent des pans entiers du pays, notamment 80 % de la capitale Port-au-Prince. Leurs violences (meurtres, viols, enlèvements contre rançon, pillages) se sont étendues jusqu'à des zones rurales auparavant considérées comme sûres, avait indiqué l'ONU en novembre.

Ces dernières années, ils "sont devenus très puissants. Ils ont pénétré profondément dans les communautés. Ils ont recruté beaucoup de jeunes, ils ont exploité le désespoir des jeunes" et "ne veulent pas disparaître", dit Ivan Briscoe, de l'International Crisis Group.

Dans une interview à la radio colombienne W, le chef de gang Jimmy Chérizier alias "Barbecue" a dit que la démission d'Ariel Henry lui "import[ait] peu". "J'ai vu des pays de la Caricom en train de décider pour le peuple haïtien [...]. Nous allons continuer la lutte pour la libération d'Haïti", a-t-il lancé.

Un "pont aérien" avec la République dominicaine

En attendant à Port-au-Prince, les activités commerciales ont repris mercredi et certains bureaux de l'administration publique ont rouvert leurs portes, selon un correspondant de l'AFP.

Les établissements scolaires restent toutefois fermés, tout comme l'aéroport international. Les États-Unis ont annoncé avoir envoyé une équipe de leurs Marines pour protéger leur ambassade, à Port-au-Prince.

L'ONU a, de son côté, indiqué qu'un "pont aérien" entre Haïti et la République Dominicaine voisine allait être mis en place pour permettre "la fluidité de l'aide humanitaire et les mouvements de son personnel" vers le pays en crise. Une partie de cet effectif sera réinstallée temporairement "à l'extérieur" et l'arrivée d'autres membres de personnel "de crise" est attendue, a également annoncé la mission.

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