Au lendemain de l'assassinat de son président Jovenel Moïse, tué à son domicile parnun commando armé en pleine nui, Haïti est toujours sous le choc. D'après le juge chargé de l'affaire, cité par la presse locale, sa dépouille a été retrouvée criblée de 12 balles, et son bureau et sa chambre ont été saccagés.
Mercredi soir 7 juillet, la police haïtienne indiquait que "quatre mercenaires ont été tués" et que "deux ont été interceptés sous notre contrôle", lors de la traque des hommes soupçonnés d'être membres du commando qui se poursuivait jeudi. Aucune information n'a pour l'instant filtré sur l'identité ou les motivations des assaillants.
"C'était une attaque bien orchestrée", a assuré l'ambassadeur haïtien aux États-Unis, pour qui les hommes derrière cette opération seraient des mercenaires "professionnels" s'étant fait passer pour des agents américains de l'agence américaine anti-drogues (DEA). Selon le Premier ministre par intérim Claude Joseph, les assaillants étaient "des étrangers qui parlaient l'anglais et l'espagnol".
Blessée dans l'attaque, la première dame haïtienne, Martine Moïse, a été évacuée à Miami pour être soignée. "La Première dame est hors de danger, elle est soignée en Floride, et selon les informations que nous avons, sa situation est stable", a affirmé Claude Joseph à la télévision.
La fille du président, Jomarlie, se trouvait au domicile au moment de l'attaque mais s'est cachée dans une chambre à coucher, a déclaré le magistrat Carl Henry Destin au journal Le Nouvelliste. "Le bureau et la chambre du président ont été saccagés. Nous l'avons trouvé allongé sur le dos, pantalon bleu, chemise blanche maculée de sang, la bouche ouverte, l'œil gauche crevé", a-t-il encore précisé.
Venu du monde des affaires, Jovenel Moïse, 53 ans, avait été élu président en 2016 sur une promesse de développement de l'économie du pays et avait pris ses fonctions le 7 février 2017. Actif dans plusieurs domaines économiques, dont l'exploitation de bananeraies, il n'avait quasiment aucune expérience en politique au moment de son élection.
Cet assassinat menace ainsi de déstabiliser encore davantage le pays le plus pauvre des Amériques, déjà confronté à une double crise politique et sécuritaire. Mercredi, le Premier ministre a déclaré "l'état de siège dans tout le pays", octroyant des pouvoirs renforcés à l'exécutif pour quinze jours.
Haïti est gangrenée par l'insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d'une quasi impunité. Le contexte politique tendu a sans doute favorisé cet assassinat selon Didier Le Bret, ancien ambassadeur de France en Haïti.
"La situation qui a prévalu jusqu'à son assassinat était très clairement une situation où une grande partie de la population ne comprenait plus comment le régime pouvait continuer à s'entêter dans cette espèce de déni de justice, à la fois sur la tenue des élections, ou le changement de constitution annoncé à travers un référendum qui n'était absolument pas d'actualité", assure à RTL le diplomate français.
"On ne change pas les règles du jeu, où on est à ce point à un moment où on est à soi-même discrédité, avec des arrestations arbitraires en pagaille", ajoute-t-il. "Tout ça a créé une situation où on était arrivé quasiment à un point de non-retour. Pour le coup, (Jovenel Moïse) pouvait avoir pas mal d'ennemis".
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