Les rideaux sont tirés. Derrière son bureau massif, Vladimir Poutine tient à distance devant un grand écran, un conseil de sécurité sur la situation en Ukraine. En ce lundi 10 octobre, l'image d'un dirigeant isolé dans sa tour d'ivoire ressurgit.
Depuis le début du conflit, les services de renseignements américains et britanniques décrivent un maître du Kremlin déconnecté de la réalité du terrain. Fin mars, le Secrétaire d'État américain Anthony Blinken résumait la situation ainsi : "L'un des talons d'Achille des autocraties, c'est qu'il n'y a plus personne pour dire la vérité au pouvoir en place ou qu'il y ait la possibilité de le faire".
Un peu auparavant c'était Jeremy Fleming, chef de l'agence britannique de renseignement, qui parlait de conseillers effrayés par le dirigeant russe : "il a surestimé la capacité de son armée à remporter une victoire rapide. Nous avons vu des soldats russes à court d'armes et le moral en berne, refuser d'exécuter les ordres simples, de saboter leurs propres équipements et même abattre accidentellement leurs propres avions. Et même si les conseillers de Poutine ont peur de lui dire la vérité, ce qui se passe et l'ampleur de ses erreurs d'appréciation doivent être parfaitement claires pour le régime".
Vladimir Poutine est-il vraiment isolé dans sa tour d'ivoire, ou les Occidentaux grossissent-ils le trait ? Pour Hélène Blanc, spécialiste de la Russie, le président russe aurait longtemps été tenu à distance de la vérité par son entourage. "Ce régime est quand même très opaque et l'entourage du président russe est également très opaque", estime l'auteure de Bons baisers de Moscou. "Depuis l'Antiquité, les porteurs de mauvaises nouvelles, comme vous le savez, sont lapidés (...) Mais dans l'absolu, je pense que cet homme a franchi toutes les limites du bon sens, qu'il est dans un monde parallèle".
Poutine sur une autre planète ? Ultra-protégé derrière les murs du Kremlin, le dirigeant russe peut tout de même compter sur des services de renseignements réputés très efficaces. Aurait-il été abusé par le FSB ? Une possibilité pour Hélène Blanc : "En principe, le FSB est le meilleur des trois grandes instances du renseignement russe, c'est-à-dire le GRU, le renseignement militaire, le SVR qui s'occupe du renseignement à l'étranger et bien entendu le FSB qui jusqu'à présent jouissait d'une réputation", explique-t-elle.
"Cette armée est-elle bien commandée ?", s'interroge-t-elle encore. "Et si c'est Poutine qui, en définitive, est responsable de la stratégie ? Je pense qu'un lieutenant-colonel du FSB n'est pas forcément un bon stratège militaire. Je pense que ce sont deux métiers différents ".
Coupé du monde, mal conseillé, piètre stratège... Poutine a-t-il subitement pris conscience de la situation ? Après une série de défaites cuisantes en Ukraine, il a nommé début octobre un nouveau commandant à la tête de son opération spéciale en Ukraine. Un ancien de la 2nde Guerre de Tchétchénie, réputé pour la brutalité de ses méthodes.
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