Maladie de Parkinson ou cancer de la thyroïde... Au moment où Moscou mène une guerre à l'Ukraine, rarement les spéculations autour de la santé de Vladimir Poutine auront autant fasciné le monde. Invérifiables, ces rumeurs illustrent au moins une chose : le peu, sinon l'absence d'informations entourant le maître du Kremlin.
Durant ses vingt-deux ans de pouvoir, quasiment rien n'a fuité sur la santé du président russe. Si ce n'est la mise en scène d'un dirigeant viril et athlétique... La santé, un secret, qui est traditionnellement bien gardé par le Kremlin. "La préoccupation de l'état de santé des dirigeants soviétiques et russes n'a jamais été très importante", rappelait dans Focus la politologue Hélène Blanc, spécialiste de la Russie et co-autrice de Bons Baisers de Moscou, aux éditions Ginko.
"Je pense qu'on a rarement communiqué au peuple un bilan de santé du chef de l'État", ajoute-t-elle. "Deuxièmement, vous avez dû remarquer que Vladimir Poutine, depuis son accession au pouvoir, pratique ce qu'on appelle le 'culte byzantin du secret', à savoir qu'il dit beaucoup de choses, qu'il faut d'ailleurs décrypter. Et en même temps, on ne sait pas grand chose sur ses intentions actuelles".
L'enquête la plus approfondie sur la santé de Poutine a été publiée en avril dernier par un média russe indépendant. Proekt a ainsi remarqué que, depuis quelques années, les voyages de Poutine dans sa datcha de Sotchi coïncidaient avec le déplacement d'une armada de médecins. Avec parmi eux, un spécialiste du cancer de la thyroïde.
Or, la seule et unique fois où le Kremlin a confirmé un problème de santé remonte à l'automne 2012. C'est justement, à cette époque, toujours selon Proekt, que les premiers problèmes de santé seraient apparus.
Et alors que le président russe vient d'avoir 70 ans, et que sont scrutés à la loupe toutes ses interventions médiatiques, la question revient sans cesse : Vladimir Poutine est-il véritablement malade ? Ou nous le laisse-t-il simplement croire ?
"Évidemment que cela pourrait être du bluff", estime Hélène Blanc. "Parce que les gens du FSB, l'ex-KGB sont capables de beaucoup de choses. Je dirais même de tout. (...). Les pays engagés dans la guerre russe en Ukraine sont soumis à la fois à une guerre militaire, à une guerre d'information et à une guerre de communication. Il est très possible que cela soit mis en scène"
Derrière les rumeurs, l'ancien agent du KGB mettrait-il en scène une santé vacillante pour brouiller les pistes ? Un leurre, c'est justement ce que soulignait Sophie Jousselin sur RTL en avril dernier : "Certains, fin connaisseur des dessous du Kremlin, affirment que Vladimir Poutine ne va pas si mal, mais qu'il feint d'être au plus mal pour dissuader ses ennemis de faire un coup d'État contre lui, tant il serait proche de la fin".
>> Focus est un podcast d'actualité quotidien. Du lundi au vendredi, RTL prend un peu de temps, un peu de champ, pour mieux comprendre ce qui se passe autour de nous, mieux comprendre notre époque, grâce aux reporters, correspondants et experts de RTL.