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Guerre en Ukraine : un "groupe pro-ukrainien" est-il derrière le sabotage des gazoducs Nord Stream ?

ÉCLAIRAGE - Près de six mois après le sabotage des deux gazoducs sous-marins Nord Stream en Baltique, la responsabilité de l'opération continue de soulever plus de questions qu'elle n'offre de réponses.

Un raccordement du gazoduc Nord Stream 2 dans la mer Baltique, en septembre 2021
Crédit : Handout / Nord Stream 2 AG / AFP
GAZODUCS - Un groupe pro-ukrainien accusé de sabotage
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Brice Dugénie & Hélène Kohl & Thomas Pierre
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Les images avaient fait le tour du monde. Le 26 septembre 2022, le gazoduc Nord Stream, chargé de transporter le gaz des exploitations russes aux foyers allemands, était victime de fuites. À l'origine, plusieurs explosions et un probable sabotage. Mais par qui et dans quel but ? À l'époque, nombreux étaient ceux qui pointaient du doigt la Russie. 

Six mois plus tard, certains éléments laissent penser que les responsabilités seraient peut-être à trouver plutôt du côté ukrainien. Selon des sources des services de renseignement américains cités par le New York Times, ce serait un "groupe pro ukrainien" qui serait à l'origine des fuites. 

C'est-à-dire que les Américains ne savent pas, ou ne disent pas, si ce groupe a un lien direct avec l'État ukrainien. On ne sait donc pas si c'est Kiev qui a commandité. Les ministres de Volodymyr Zelensky, en tout cas, ont tous démenti être à l'origine du sabotage, comme ils le font depuis le mois de septembre. 

Un État derrière le sabotage ?

Pour le reste, les enquêteurs n'ont aujourd'hui qu'une seule certitude : il s'agit bien d'un sabotage, puisque des traces d'explosifs ont été retrouvées sur le tuyau par les enquêteurs suédois notamment. Trois enquêtes sont menées en parallèle en Suède, au Danemark et en Allemagne, trois pays concernés par le tracé du gazoduc en mer Baltique puis sur le sol allemand. 

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Une question demeure cependant : est-ce forcément un état qui se trouve derrière une telle opération ? Si ce n'est pas un État directement, ce sont forcément des personnes qui bénéficient de moyens et d'un savoir faire qui s'en approchent. 

Des moyens importants

L'opération est très technique. On parle de plongeurs à 70 mètres de fond de nuit qui viennent placer des explosifs avant de faire sauter le tuyau. C'est clairement une action militaire. Ceux qui ont fait cela ont forcément des moyens dignes d'une armée. C'est pour ça que les yeux se sont tournés et se tournent toujours vers les États. Alors les Russes ont accusé les Britanniques, les Américains et les Ukrainiens. Les Ukrainiens ont toujours démenti leur implication. 

La défense de Moscou, face aux accusations américaines ou ukrainiennes, a été de dire dans la logique : 'ce gazoduc nous a rapporté des revenus colossaux. Pourquoi serions-nous allés le faire sauter ?'. Des soupçons donc à chaque fois, mais aucun élément matériel, il n'y a jamais de preuves. Mais petit à petit, il y a quand même des éléments qui sont notamment révélés par les magistrats allemands. 

Un bateau au cœur de l'enquête

Quels sont justement ces nouveaux éléments venant d'Allemagne ? Il y a eu d'abord des révélations faites mardi  7 mars par la cellule d'investigation de la chaîne de télévision ARD. Et puis, mercredi 8 mars, le parquet antiterroriste fédéral a confirmé plusieurs informations. 

L'enquête se concentre sur un bateau qui est parti le 6 septembre dernier du port allemand de Rostock, sur la Baltique. Il a été perquisitionné il y a quelques semaines et des traces d'explosifs ont bel et bien été trouvées dans la cabine. C'est un yacht de location de 15 mètres de long, sur lequel ont embarqué six personnes ce jour-là, un commando.

Dans ce groupe, il y avait un homme pour piloter le bateau, deux plongeurs, deux assistants plongeurs et une femme pour procurer des soins médicaux lors de la mission. Tous évidemment sous de fausses identités, avec des passeports fabriqués de façon professionnelle, disent les enquêteurs allemands. Le bateau avait été loué pour eux par une entreprise basée en Pologne, entreprise qui appartient à deux Ukrainiens. Voilà pourquoi on parle de la piste d'un commando pro-ukrainien. 

Un autre gouvernement ?

Mais Michael Götschenberg, journaliste qui a mené cette investigation, est très prudent. "D'après nos recherches, les enquêteurs disposent d'encore plus d'informations", dit-il, "mais rien n'est clair sur le ou les commanditaires de ce groupe. Il n'y a à ce stade aucune preuve indiquant que ce serait le gouvernement ukrainien. D'après les enquêteurs, il serait même possible que ce soit un autre gouvernement".

On sait que le bateau a fait au moins deux mouillages entre le 6 septembre et le 26 septembre, jour du sabotage. Peut-être que d'autres personnes sont montées à bord à ce moment là. Incertitude aussi sur l'endroit où a été chargé l'explosif. On sait juste qu'il y a eu une arrivée de matériel par camion à Rostock avant le départ du bateau. 

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