"Y a-t-il un Brutus en Russie ?". Par ces mots, le sénateur américain Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a appelé à assassiner le président Vladimir Poutine pour rendre "un grand service" à son pays et au reste du monde. Outre le choc de cette déclaration, ces propos ouvrent de nombreuses questions.
Cette guerre en Ukraine ne peut-elle prendre fin que si Vladimir Poutine n'est plus aux commandes ? Une chute du maître du Kremlin est-elle réellement envisageable ? L'historienne franco-russe Galia Ackerman, spécialiste de la Russie, estime qu'une mise à l'écart de Vladimir Poutine, sous différentes formes, est "la solution la plus crédible à l'heure qu'il est".
Évoquant les cinq coups d'États, dont trois réussis, qui ont marqué l'histoire de la Russie moderne, Galia Ackerman estime notamment qu'il "peut y avoir des résistances parmi les militaires". "Les généraux peuvent s'insurger, explique-t-elle. Les Ukrainiens sont en train de décimer leur armée, c'est une destruction mutuelle. Mais les Ukrainiens se battent pour leur terre, pour leurs maisons, alors que les Russes sont des occupants, des envahisseurs".
Si renversement du pouvoir il y a, il est plus probable qu'il provienne de l'armée et des élites plutôt que de la population. "Il y a deux moyens, estime l'historienne. La révolution de palais et la révolte populaire, des millions de gens qui sortent dans les rues. Mais cette hypothèse me paraît moins plausible qu'un coup d'état éventuel".
"Tous ceux qui gèrent l'économie russe sont horrifiés, détaille Galia Ackerman. Les généraux ne sont pas contents, car on leur donne un objectif qui ne leur donne pas envie de se battre. Les services secrets peuvent se dire aussi que Poutine mène le pays à la ruine."
Ce vendredi, la Russie a déclaré qu'il est désormais illégal de qualifier les événements ayant lieu en Ukraine de "guerre", sous peine d'emprisonnement. C'est pourquoi la révolte populaire semble difficile à envisager.
"Il y a eu 45 pétitions venant de toutes les strates de la société demandant l'arrêt de la guerre, raconte Galia Ackerman. C'est une chose de signer une pétition (on risque quelque chose comme un licenciement, des menaces...), 1,2 million de personnes ne seront pas arrêtées et envoyées en prison. Mais si les gens sortent en masse dans les rues, je crains un bain de sang, un nouveau Tiananmen. Les gens sont courageux, mais quand on emploie la force, qu'on tire, qu'on mitraille la foule, je ne pense pas que cela puisse tenir."
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