C'est un geste qui risque de lui coûter très cher. Lundi, en plein journal télévisé sur Channel One, une des principales chaînes d'État russe, Marina Ovsyannikova est apparue derrière la présentatrice avec une pancarte "Non à la guerre". Depuis, la femme de 44 ans a été arrêtée et plus aucune nouvelle n'est disponible à son sujet.
Peu après son geste, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux. Celle-ci aurait été pré-enregistrée, ce qui tend à prouver le caractère intentionnel de l'acte de Marina Ovsyannikova. "Ce qui se passe en Ukraine est un crime et la Russie est l’agresseur. La responsabilité de cette agression incombe à un seul homme : Vladimir Poutine", selon elle.
Mais la journaliste, qui réside à Moscou, va plus loin et dit "avoir honte d'avoir relayé sur Channel One la propagande du Kremlin, honte d’avoir laissé raconter des mensonges sur les écrans de télévision. Honte d’avoir permis la zombification du peuple russe", avant de délivrer un message clair à destination du peuple russe : "Allez manifester. N’ayez peur de rien. Ils ne peuvent pas tous nous emprisonner", affirme-t-elle.
Mais alors, qu'est-ce qui a poussé cette mère de deux enfants, qui se déclarait jusque-là comme une "mère heureuse" selon sa biographie Instagram, à commettre un tel acte ?
Toujours selon sa vidéo, elle explique son geste par le fait que son "père soit ukrainien". "Ma mère est russe. Ils n'ont jamais été ennemis. Le collier que je porte (aux couleurs de l'Ukraine), est le symbole de la nécessité pour la Russie d'arrêter immédiatement cette guerre fratricide. Notre peuple fraternel peut encore faire la paix", explique-t-elle.
Selon son compte Facebook, Marina Ovsyannikova est donc journaliste et productrice pour la chaîne Channel One. On ne sait pas depuis quand. Elle se décrit également comme une "star de la natation", un sport qu'elle pratique depuis l'âge de six ans. Elle revendique notamment d'avoir traversé la Volga et le détroit du Bosphore à la nage.
Dans un communiqué, la chaîne affirme qu'une "enquête interne est en train d’être menée" sur cet "incident". Pour son geste, Marina Ovsyannikova risque jusqu'à 15 ans de prison, en raison de lois récemment promulguées sur la diffusion de "fausses informations" concernant l'armée russe. Le mot "guerre" est d'ailleurs interdit en Russie, que ce soit pour les médias ou pour la population.
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