Les États-Unis ont donné leur feu vert à l'Ukraine pour utiliser des missiles de longue portée contre la Russie. De son côté, la France temporise. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a assuré ce lundi 18 novembre que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option".
La France se réserve le droit d'autoriser l'armée ukrainienne à utiliser ces missiles selon les circonstances et les objectifs militaires. Des missiles de croisière Scalp ont déjà été livrés par Paris, mais n'ont été utilisés jusque-là que pour frapper des cibles russes dans les parties occupées, y compris en Crimée annexée.
Il s'agit également d'entretenir le flou pour maintenir une certaine pression sur Moscou tout en évitant l'escalade. Emmanuel Macron a répété que l'Ukraine devait pouvoir se défendre en frappant des cibles militaires en Russie. On ignore si c'est déjà le cas et il s'agit de toute façon d'informations classifiées. Ces missiles longue portée sont des missiles tactiques très sophistiqués. Le modèle américain nommé ATACMS (Army TACtical Missile System) est muni d'un dispositif de guidage. Il peut toucher une cible à 300 km avec une précision de 10 à 50 mètres. Une fois lancés, ces missiles circulent à une vitesse proche de celle du son. Il est donc difficile, voire impossible, de les intercepter.
L'utilisation de ces missiles permet à l'Ukraine de frapper l'armée russe en profondeur, sur son territoire. Par exemple, des aérodromes, des sites de stockage ou de ravitaillement. Dans un premier temps, l'objectif pourrait être de repousser la contre-attaque de Moscou dans la région russe de Koursk, conquise par Kiev cet été. Il ne s'agit pas de renverser le rapport de force, mais limiter au maximum les pertes, afin que l'Ukraine soit en meilleure position en cas de négociation avec la Russie.
Ce feu vert des États-Unis présente aussi une portée symbolique forte. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, affirme que cette décision est de nature "à jeter de l'huile sur le feu et change l'implication des États-Unis dans le conflit". Les mots sont importants. En septembre dernier, le président russe Vladimir Poutine avait considéré que cela représenterait une escalade et signifierait que les pays de l'Otan seraient en guerre avec la Russie.
La décision américaine intervient alors que l'Allemagne a repris les discussions avec Moscou le week-end dernier. Les pays européens ne sont pas tous d'accord sur la conduite à tenir. L'Allemagne, par exemple, pourtant deuxième fournisseur d'aide militaire à l'Ukraine, a toujours été réticente à fournir ses missiles longue portée, craignant une guerre ouverte avec la Russie. Mais la position du Royaume-Uni, de la France, de la Pologne, des pays baltes, de la majorité des pays de l'UE est que tout ce qui peut aider les Ukrainiens doit être fait. La priorité reste de conserver le maximum d'atouts stratégiques avant l'entrée en fonction du président américain Donald Trump, qui pourrait pousser en faveur de négociations.
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