INVITÉ RTL - Guerre en Ukraine : “Zelensky est conscient que son pays ne pourra pas soutenir les efforts”, estime Stéphane Siohan

Plusieurs explosions ont eu lieu en Ukraine ce dimanche 17 novembre. Cette frappe offensive, menée par la Russie, aurait fait, d’après un bilan provisoire, au moins deux morts et six blessés. “Il y a une alerte sur tout le pays, c’est la première fois depuis plusieurs semaines que cela se déroule”, assure Stéphane Siohan, journaliste français basé en Ukraine, invité ce dimanche au micro de RTL.

Si des drones kamikazes iraniens explosent chaque nuit en Ukraine, le spécialiste estime que cette attaque démontre un passage “au cran supérieur”, puisqu’il s’agit de l'offensive avec la plus grande ampleur depuis août dernier.

L’électricité a sauté dans tout l’est du pays, alors que la population “craint que la Russie reprenne sa vague de frappes de cet été sur les infrastructures énergétiques, notamment sur les centrales de productions électriques. Surtout que près de 80% de ces centrales ont été endommagées et qu’”il suffirait de quelques vagues de bombardement pour les détruire et plonger l’Ukraine, cet hiver, dans l'obscurité et une vague de froid”, selon Stéphane Siohan.

“Le front ukrainien n’est pas en train de s’effondrer. Seulement, ce que l’on voit cet automne, c’est un grignotage territorial mené par les forces russes”, précise le journaliste, indiquant que Moscou est encore incapable de prendre des grandes villes, mais réussit à faire plier des petites villes et villages en faisant perdre 1.000 à 1.500 soldats par jour à l’Ukraine.

Les responsables ukrainiens, y compris Volodymyr Zelensky, sont absolument exacerbés par la manière dont l'administration Biden a géré le dossier de l’Ukraine

Stéphane Siohan, sur RTL

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À l’aube du troisième hiver de la guerre et 1.000 jours de combat, “beaucoup de soldats et toute la société ukrainienne sont éreintés”, et certains soldats n’ont pas été relevés depuis deux ans et demi. “Volodymyr Zelensky est conscient que, pour des raisons démographiques, son pays ne pourra pas soutenir les efforts sur trois ans, cinq ans ou dix ans”, estime Stéphane Siohan.

Face à ces craintes, le président ukrainien a affirmé vouloir tout faire pour obtenir la fin de la guerre en 2025. “C’est la première fois qu’il évoque un tel calendrier”, souligne l’expert.

L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes, mais Kiev ne voit pas cela d’un si mauvais œil. “Les responsables ukrainiens, y compris Volodymyr Zelensky, sont absolument exacerbés par la manière dont l'administration Biden a géré le dossier de l’Ukraine. Il y avait de belles paroles, mais les Américains avaient en permanence le pied sur le frein et n’ont livré des aides militaires qu’au compte-goutte, jamais assez, toujours trop tard. En réalité, Joe Biden craignait avant tout que l’Ukraine soit capable de battre la Russie, ce qui voulait dire, pour lui, le début de la Troisième Guerre mondiale”, explique Stéphane Siohan.

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