Nicolas Sarkozy s'en dit persuadé. Paris et Moscou doivent maintenir leurs relations malgré le conflit ukrainien. "Nous avons besoin des Russes et ils ont besoin de nous", estime-t-il dans un entretien-fleuve au Figaro. Pour l'ancien président français, qui se dit opposé à une adhésion de Kiev à l'Otan ou à l'Union européenne, "l'Ukraine est un trait d'union entre l'Ouest et l'Est, il faut qu'elle le reste", assure-t-il. "Elle doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait une insulte".
L'ex-chef de l'État, qui publie Le Temps des Combats (Fayard), rappelle par ailleurs avoir "eu des dizaines de conversations" avec le président russe Vladimir Poutine, lorsqu'il était à l'Élysée. "On me dit qu'il n'est plus celui que j'ai connu, je n'en suis pas convaincu", relève-t-il, défendant "la diplomatie, la discussion, l'échange" pour "trouver une solution acceptable" à ce conflit. Et insiste sur un nécessaire "compromis" sans quoi "cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables".
Au jeu diplomatique, il égratigne d'ailleurs Emmanuel Macron qui "n'a pas, hélas, été jusqu'au bout" de ses tentatives de discussion avec le président russe, "à cause de la pression des pays européens de l'Est". Au début du conflit ukrainien, l'actuel président français avait fait le déplacement à Moscou dans une première tentative diplomatique de sortie de crise.
Nicolas Sarkozy estime par ailleurs qu'en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, "tout retour en arrière est illusoire". Pour lui, "un référendum incontestable (...) sera nécessaire pour entériner l'état de fait actuel". Au-delà, il craint un "conflit gelé", où l'Ukraine cherche à "reconquérir ce qui (lui) a été injustement pris". Selon l'ex-chef de l'État, une "sortie par le haut" du conflit consisterait même à organiser "des referendums strictement encadrés par la communauté internationale pour trancher les questions territoriales de façon définitive et transparente" notamment dans "les territoires disputés de l'est et du sud de l'Ukraine".
Une prise de position jugée pro-Kremlin à gauche. Le député écologiste Julien Bayou a ouvert le feu ce jeudi 17 août contre l'ancien président qu'il qualifie d'"influenceur russe". Nicolas Sarkozy commet "une faute terrible", mais "on le comprend mieux quand on sait qu'il est acheté par les Russes", ajoute-t-il, évoquant les liens entre l'ex-locataire de l'Élysée et une société d'assurance russe. Un contrat à 3 millions d'euros, objet depuis 2021 d'une enquête du parquet national financier pour "trafic d'influence" et "blanchiment de crime ou délit". Une preuve de plus de "l'emprise des élites par la Russie" selon Julien Bayou.
La "russophilie" de l'ancien président française n'est pas nouvelle. En octobre 2015 déjà, il tenait un discours similaire à Moscou. "Bien sûr, il y a la Syrie. Bien sûr, il y a l'Ukraine. Mais quelles sont les relations ? Ma conviction, c'est que la Russie est indispensable au monde", déclarait-il alors au cours d'un véritable plaidoyer pro-russe. "Je suis l'ami de la Russie, je serai toujours votre ami. Nous devons travailler main dans la main", affirmait-il. "Il faut parler à la Russie, c'est si facile devant ce gâchis de rester les bras ballants et de rester derrière son château fort". Une position que l'invasion russe de l'Ukraine et les tensions occidentales actuelles ne semble donc pas avoir ébranlé.
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