Renault pourrait produire des drones en Ukraine. Le constructeur a été approché par le ministère de la Défense pour une éventuelle collaboration avec les Ukrainiens sur la fabrication industrielle de drones, des drones militaires qui seraient utilisés par Kiev et permettraient aussi d'équiper la France avec ce nouveau véhicule offensif qui est en train de révolutionner le conflit armé.
Mais à ce jour, pas une commande n'a été passée, il n'y a eu pour l'instant qu'une sollicitation de la part de l'administration et des discussions peu concrètes. Alors pourquoi notre ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, a-t-il vendu la mèche ? On ne peut pas exclure qu'il ait voulu forcer la main de ses services pour accélérer un peu les choses.
Renault étant sollicité, il ne peut pas ne pas regarder le projet, pour des raisons de patriotisme. Par ailleurs, l'État français reste le premier actionnaire de l'entreprise. Mais il ne s'agit absolument pas d'une diversification stratégique pour le constructeur.
Sur le papier, il s'agirait pour la France de profiter de l'expertise ukrainienne en matière de drones. Un savoir-faire qui s'est illustré encore récemment avec l'opération Toile d'araignée, très spectaculaire, qui a permis la destruction d'au moins une douzaine d'avions russes par des drones, justement. En contrepartie, la France fournirait, via Renault, son savoir-faire en matière d'industrialisation. C'est vrai qu'un constructeur auto, ça sait faire des usines. Maintenant, il faut voir que l'opération pourrait avoir des risques aussi pour Renault, et des risques qu'il faut bien évaluer.
Qu'une entreprise d'armement s'engage dans un conflit en fournissant un belligérant, c'est normal, c'est attendu. Un constructeur auto qui vend au grand public, c'est quand même très différent. Le voilà qui interviendrait dans un conflit militaire, certes aux côtés de son pays et aux côtés de son actionnaire, mais dans une affaire très importante que certains de ses clients pourraient lui reprocher. Regardez l'impact sur les ventes de Tesla que l'intrusion d'Elon Musk en politique.
Par ailleurs, Renault avait, jusqu'à l'invasion de l'Ukraine au printemps 2022, des intérêts industriels considérables en Russie que l'entreprise a dû abandonner du jour au lendemain, sans aucune compensation. En outre, si l'entreprise Renault devient un ennemi de la Russie, elle pourrait être ciblée par des cyberattaques.
Certains experts vont jusqu'à dire que l'arrivée du drone sur les champs de bataille, ça va rendre obsolète les avions chasseurs, comme le F-35 américain ou le Rafale français, qui sont évidemment très coûteux. Exactement comme l'invention du micro-ordinateur avait rendu inutile les grands systèmes informatiques dans les bureaux. Les drones, et la guerre d'Ukraine le montre, par leur maniabilité, par leur faible prix, vont imposer une complémentarité entre eux et les avions, et il faut s'y préparer.
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