Un cran supplémentaire dans l'escalade ukrainienne a été franchi dimanche. Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" de l'armée russe, qui comprend un volet nucléaire, pour répondre aux "déclarations belliqueuses de l'OTAN" envers la Russie, a-t-il déclaré. Faut-il avoir peur des menaces russes ? N'ont-elles comme vocation que d'intimider l'Occident ?
Vendredi 25 février, au lendemain de l'offensive russe en Ukraine, la ministre des Armées Florence Parly assurait sur RTL que "l'arme nucléaire est une arme dissuasive, ce n'est pas une arme qui est destinée à être utilisée". Après les déclarations de Vladimir Poutine de dimanche, en sommes-nous toujours persuadés ?
"La guerre vient (...) de changer de nature", estime quant à lui le général Vincent Desportes, ex-directeur de l'École de guerre. "Nous étions dans une guerre de type conventionnelle, nous sommes maintenant sous le risque d'une guerre thermo-nucléaire". En clair : "Les armées russes sont prêtes à délivrer des armes atomiques partout en Europe et aux États-Unis sur un simple ordre de Vladimir Poutine".
Le président russe ne jouerait-il pas plutôt la carte nucléaire dans une partie de poker menteur face à l'Otan ? L'alliance atlantique est, elle-aussi, une "alliance nucléaire", avertissait jeudi Jean-Yves Le Drian. "J'aurais empêché mon ministre des Affaires étrangères de parler de l'Otan comme une alliance nucléaire et de menacer ainsi la Russie, ça aurait évité cette montée aux extrêmes nucléaires", jugeait d'ailleurs le candidat d'extrême-droite Éric Zemmour lundi matin sur notre antenne.
Ce lundi 28 février, sur RTL, le général Trinquand juge lui purement "déclaratifs" les propos du maître du Kremlin concernant "la mise en alerte" des armes nucléaires stratégiques. "Elles sont toujours en alerte. Si elles ne le sont pas, c'est vraiment inquiétant", estime-t-il. Que ce soit en Russie ou en France, il n'y a pas différents "degrés" d'alerte, insiste le haut-gradé. "Á la seconde, elles doivent être prêtes à réagir (...) Nous avons un dispositif de dissuasion qui est en alerte permanente", assure-t-il.
Pour ce spécialiste, Vladimir Poutine "est en difficulté dans sa stratégie actuellement en Ukraine, donc il fait grimper d'un cran" la menace.
Outre-Manche, Londres ne veut pas croire non plus au bluff de Vladimir Poutine. Le ministre de la Défense britannique a ainsi estimé lundi que la menace nucléaire russe avait seulement pour but d'"impressionner". "Nous avons examiné sa position. Il n'y a pas de changement significatif", de la stratégie russe en matière de dissuasion. "Le président Poutine tient en ce moment une rhétorique pour détourner l'attention de ce qui ne va pas en Ukraine, et il veut qu'on soit tous conscients qu'il a une force de dissuasion nucléaire", a-t-il expliqué.
Le Royaume-Uni, comme la France et les États-Unis disposent de leur propre force de dissuasion nucléaire qui "nous a maintenu en sécurité pendant des décennies", ajoute-t-il. Des propos qui font écho à ceux du Premier ministre Boris Johnson pour qui la menace agitée par le Kremlin est une "distraction de la réalité de ce qui se passe en Ukraine", où les forces russes rencontrent "plus de résistance, que ce que s'imaginait le Kremlin".
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