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Guerre en Ukraine : en quoi consiste le "mur anti-drones" que l'Union européenne souhaite mettre en place contre les russes ?

Après les diverses incursions de drones russes dans l'espace aérien européen, l'Union Européenne envisage la mise en place d'un "mur anti-drones" pour renforcer la sécurité de sa frontière orientale.

Panneau indiquant que les drones ont interdiction de survoler cette zone

Crédit : Thomas Trutschel / Photothek Media Lab / dpa Picture-Alliance via AFP

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Face aux récentes intrusions de drones russes dans le ciel européen, les pays de l’Union européenne (UE) se sont réunis, vendredi 26 septembre 2025, pour examiner des propositions visant à ériger un "mur anti-drones" de défense. Une proposition soutenue par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Depuis plusieurs semaines, la Pologne, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont déployé des hélicoptères et des avions de combat pour protéger le front est de l'OTAN et détruire les drones qui pourraient violer l'espace aérien des pays européens proches de la frontière avec la Russie. Une riposte trop coûteuse selon de nombreux experts.

"Sur les 27 drones retrouvés en Pologne, on en a détectés que 19 et on en a interceptés que 4 seulement, en faisant décoller des avions qui coûtent entre 20 et 40.000 euros de l'heure de vol et en tirant des missiles qui coûtent 1,2 million d'euros chacun. On a donc une disproportion de forces pour intercepter des drones à 10.000 euros", estime sur TV5 Monde, Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire et expert en défense.

Un partenariat avec l'Ukraine

Le projet d'une coopération militaire visant à défendre la frontière orientale de l'UE contre les drones russes existe déjà entre la Pologne, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Ce projet est prénommé "Baltic Drone Wall". Deux des huit entreprises impliquées ont déclaré récemment que certaines parties de leur technologie sont prêtes à être déployé. Cependant, elles attendent de voir si d'autres gouvernements européens choisiront d'intégrer cette technologie dans leurs systèmes de défense.

"Ce que nous attendons (de la réunion de ce vendredi, ndlr), c'est la confirmation que ce problème est sérieux et qu'ils veulent agir", a déclaré Jaanus Tamm, président-directeur général de l'entreprise de défense estonienne DefSecIntel. L'Ukraine a été conviée à cette réunion puisqu'elle a l'habitude de voir régulièrement des drones russes entrer sur son territoire. Les Européens espèrent donc pouvoir s'inspirer de la stratégie de défense de leur voisin et allié.

Quelles sont les technologies envisagées ?

Le projet de "mur anti drones" repose sur un "système de défense multicouche contre les drones" nommé Eirshield, développé en partenariat par DefSecIntel et la société lettone Origin Robotics. Ce système utilise des radars, des caméras, des détecteurs de radiofréquences, ainsi que l'analyse de la trajectoire et du niveau de menace des drones pour déterminer si un drone hostile doit être brouillé, bloqué ou neutralisé par un autre drone, explique Euronews.

Agris Kipurs, cofondateur et PDG d'Origin Robots, a indiqué que le système est "entièrement automatique", permettant des frappes grâce à l'intelligence artificielle, éliminant ainsi le besoin d'intervention humaine. Cela signifie que toutes les étapes, de la détection à l'interception du drone, sont automatisées. Eirshield est conçu pour cibler des drones "sans pilote à vol rapide" équipés d'ogives, capables de voler à plus de 200 kilomètres par heure.

Combien coûte cette protection ?

Les gouvernements de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie ont alloué des fonds nationaux pour soutenir le projet de mur de drones. L'Estonie a engagé 12 millions d'euros sur trois ans pour le développement du programme, impliquant des entreprises nationales et des partenaires des pays voisins. La Lettonie a investi 10 millions d'euros dans des contrats de recherche avec Origin Robotics et d'autres entreprises pour des solutions anti-drones. En Lituanie, les autorités ont reçu 11 millions d'euros de l'UE pour l'achat de drones, dont 3 millions sont destinés à des équipements de défense.

Le mois dernier, la Commission européenne avait rejeté une proposition de financement de 12 millions d'euros pour le projet de mur "anti-drones", soumise par l'Estonie et la Lituanie. Au vu des récents événements, la Commission pourrait revoir sa copie et envisager de financer une partie du projet, notamment pour étendre cette protection à d'autres pays européens.

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