Voilà une conséquence inattendue de cette guerre en Ukraine : les Finlandais ont plus que jamais peur des Russes. La Finlande compte 1.300 kms de frontière commune avec la Russie. Depuis 70 ans, Helsinki a un statut de neutralité militaire qui lui permettait jusque-là de s'éviter les foudres de son voisin. Sauf que le pays nordique demande maintenant à intégrer l'Otan.
"Rien de bon ne vient de l'Est, sauf le soleil", dit un dicton finlandais. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a été un choc pour le pays, jusqu'à remettre en cause cette neutralité militaire qui a permis à la Finlande de vivre en paix à côté de ce voisin encombrant pendant plus de 70 ans.
Une neutralité, jusque-là approuvée à plus de 80%, mais la classe politique et la population viennent de faire un virage à 180 degrés, comme l'explique Alexander Stubb, ancien premier ministre du pays. "C'est un grand changement, c'est clair", estime-t-il. "Maintenant, nous sommes à 68% pour l'Otan. Et après une décision de notre président et de notre Première ministre, je crois que la population devrait être à plus de 80% pour. Cela devrait aller vite. Je pense que la Finlande devait être membre d'ici la fin de l'année".
Si la Finlande adhère à l'Otan, il y aura de graves répercussions militaires et politiques, a déjà prévenu le Kremlin. La Finlande s'attend à des actes d'intimidation, des cyberattaques. Mais elle se sent forte. Son armée est puissante. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle assure la sécurité des 1.340 km de frontières communes avec la Russie.
Paradoxalement, la guerre contre l'Ukraine lancée par Moscou en invoquant la menace de l'extension de l'Otan à ses portes risque de doubler la longueur des frontières terrestres entre la Russie et l'alliance. Et de son côté, la Suède n'exclut pas elle non plus de rejoindre l'alliance militaire occidentale, même si elle semble plus en retrait que son voisin.
Adhérer ou non, "rien n'est sans risque", a souligné mercredi la Première ministre suédoise Magdalena Andersson. Les sociaux-démocrates suédois ont annoncé lundi l'ouverture d'un débat interne sur la question. Et le mouvement d'extrême droite s'est décidé pour la première fois à soutenir une candidature si la Finlande se lançait.
Certes, les autres voisins nordiques et baltes - Norvège, Danemark, Islande, Pologne, Estonie, Lituanie et Lettonie - sont déjà tous membres de l'Otan. Mais avant l'invasion de l'Ukraine le 24 février, voir la Finlande ou la Suède rompre avec leurs lignes historique de non-alliance militaire était hautement improbable.
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