Guerre en Ukraine : ce qui se joue entre les avions russes et occidentaux au-dessus de la mer baltique

Guerre des nerfs dans les airs. Le 16 décembre 2022, à bord de son Rafale, le commandant Burgy interceptait un chasseur russe au large de la mer Baltique. Il racontait sur RTL cet incident. "Je le vois, je vois son cockpit et eux font pareil", expliquait-il. "Il y a eu des échanges de regards. Il y a eu un salut au départ. Il y a toujours eu, malgré des différences de points de vue au niveau des nations, un certain respect dans la communauté internationale des pilotes de chasse". 

Des interventions de ce genre se multiplient au-dessus de la mer Baltique aujourd'hui. La Russie encore a assuré lundi 15 mai avoir envoyé un avion à la rencontre de deux appareils allemands et français. Pourquoi un tel regain de tensions au-dessus de la mer Baltique entre Russes et Occidentaux ? 

Pour mieux comprendre ce qui se joue actuellement, il faut déjà faire un rappel géographique. Cette mer Baltique, est coincée entre d'un côté, les pays baltes, Lituanie, Estonie, Lettonie et la Pologne et de l'autre la Finlande et la Suède. Et au milieu de tout ça, il y a une toute petite enclave russe, un bout de terre grand, comme la Bretagne, qui s'appelle Kaliningrad. 

Une zone stratégique

C'est une zone de terre qui n'est pas reliée au reste de la Russie mais qui permet aux Russes d'avoir accès à cette mer Baltique et un peu plus loin, à la mer du Nord. C'est là qu'ils ont positionné des sous-marins, des avions, des missiles pour assurer leur protection. C'est de là que partent ces avions russes pour décoller à la rencontre des avions de l'Otan et leur montrer que cette zone est très convoitée. 

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Qui plus est, ce genre d'incident arrive tous les mois et dans les deux sens. Par exemple, mi-mai, ce sont deux chasseurs britanniques qui sont allés à la rencontre d'un avion de chasse, un Soukhoï russe, qui se dirigeait vers les frontières européennes. L'idée, que ce soit pour les chasseurs russes ou pour les avions européens ou de l'OTAN est de dire 'nous vous avons vu, nous savons que vous êtes là, mais nous aussi nous sommes là'. C'est un jeu de pouvoir, une sorte d'intimidation qui se passe en altitude. Car jamais les avions ne franchissent véritablement les frontières. Ces incidents restent cantonnés au-dessus des eaux internationales.

Des procédures codifiées

Y'a-t-il un risque de dérapage qui déclencherait une escalade ? Ces procédures sont très codifiées. C'est-à-dire que les pilotes, qui sont souvent des pilotes aguerris, très entraînés, connaissent parfaitement ces codes et ces procédures. Quand ils s'approchent, les Russes connaissent les pilotes occidentaux, américains et de l'Otan. Ils connaissent ce type de procédures. Après, ces avions sont armés. Donc des dérapages peuvent se produire, même si pour l'instant cela ne s'est jamais produit.