Guerre en Ukraine : "C'était ça ou mourir", le récit glaçant de deux Ukrainiennes violées par des soldats de l'armée russe

1.000 jours que la guerre en Ukraine a commencé et depuis le début du conflit, les femmes ukrainiennes sont touchées par une tragédie : les viols commis par les soldats de l'armée russe. Depuis février 2022, on dénombre entre 2.000 et 10.000 viols de femmes ukrainiennes. Les témoignages ont commencé à affluer lors du retrait des troupes russes de la région de Kiev à la fin du mois de mars 2022. RTL a pu rencontrer deux de ces victimes qui ont accepté de raconter le calvaire qu'elles ont vécu.

Dès le début de la guerre, Daria et sa famille quittent Kiev. Tout le monde se réfugie à la campagne, pensant y être plus en sécurité. Mais très vite, le village est pris par les soldats russes. "Ils faisaient le tour des maisons. Là, ils tuaient le chien, là, le mari ou le fils. Un jour, ils sont arrivés chez nous et nous ont accusés de transmettre des informations à l'armée ukrainienne. Ils nous ont interrogés plusieurs heures. Ils sont revenus plusieurs jours de suite. À chaque fois, ils m'emmenaient dans une maison abandonnée. Ils me violaient, je n'avais pas le choix. C'était ça ou mourir", raconte Daria. 

Pendant cinq jours, ils m'ont battue et ils m'ont violée.

Irina

Ces viols de femmes ukrainiennes par des soldats russes, l'Ukraine les avait déjà découverts dès 2014 lors de l'invasion d'une partie du Donbass par l'armée russe. En 2014, l'armée russe a débarqué dans le village d'Irina près de Donetsk. Elle affichait alors ses positions pro-ukrainiennes et a été dénoncée.

"Personne en Ukraine n'avait pu imaginer une telle violence et une telle cruauté. Les soldats russes sont débarqués chez moi et dans mon téléphone, ils ont trouvé des photos de moi avec des soldats ukrainiens. Je leur préparais souvent des repas et ils ont aussi trouvé un drapeau ukrainien. Alors ils m'ont traité de fasciste, puis ils m'ont menottée, m'ont amenée à Donetsk et pendant cinq jours, ils m'ont battue et ils m'ont violée", relate-t-elle. 

Aujourd'hui, Daria et Irina ont réussi à surmonter leur traumatisme. "Je ne suis pas responsable de ce qui m'est arrivé. Je me considère comme une survivante et j'ose en parler. Ils ont fait ça pour nous humilier, nous anéantir. Ça ne doit pas être tabou", martèle Daria.

Irina s'estime même chanceuse. En comparaison d'autres femmes ukrainiennes, leur fils, leur mari, leurs frères ont été abattus devant leurs yeux par les soldats russes.

300 cas de viols documentés

La justice ukrainienne se préoccupe de cette tragédie. Aujourd'hui, il y a près de 300 cas de viols documentés avec des preuves, des dossiers dans les mains de la justice ukrainienne. Mais on suppose aussi l'existence de milliers d'autres cas. 

"Le 10.000 [nombre de viols estimés, ndlr] vient du fait qu'on ignore tout pour l'instant. Des soldats ukrainiens et des civils ukrainiens détenus dans les geôles de Poutine, dont on sait qu'ils sont soumis à des viols systématiques dans le cadre de tortures qui sont systématiques et tous les jours", explique Sylvie Rollet, présidente de l'association pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !

Les auteurs de ces viols pourraient à terme comparaître devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.

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