RTL au cœur de la contre-offensive ukrainienne. Une semaine après son lancement, la contre-offensive ukrainienne a permis de reprendre plusieurs villages aux troupes russes.
Stepan est un militaire longiligne à la barbe de trois jours et aux yeux bleu clair. Il nous accueille dans le camp de base de son unité, une vieille école aux murs fissurés. Les soldats du bataillon viennent se restaurer, un peu de soupe et de viande avant de repartir sur le front. Un missile tombe à quelques centaines de mètres. Les vitres tremblent. Il est temps de monter dans un pick-up couleur sable en direction du front. Nous passons à côté d'une épaisse fumée blanche. La zone vient tout juste d'être bombardée par les Russes.
"Ce village-là a été bombardé sans arrêt pendant plus de trois mois", explique Stepan. "Il y a une vraie alerte. Les avions sont en train de bombarder cette zone, là tout de suite". Un canon Caesar apparaît au loin. Partout autour des rues jonchées de troncs d'arbres défoncés, des maisons en ruine et ce bruit continu, celui des bombardements et des tirs d'artillerie.
Des soldats qui racontent les combats acharnés et la reconquête de ces villages. Nous arrivons près d'un poste avancé. Le conducteur gare le pick-up sous un arbre "pour ne pas être repéré par l'ennemi", nous dit-il. Un drone vole au-dessus de notre tête. Appareil russe ou ukrainien ? Impossible de le savoir.
Nous devons marcher dans les pas de ce soldat pour éviter une mine antichar. Le dispositif est là, au sol, à 50 centimètres de nos pieds. Le militaire nous mène ensuite à l'étage d'une grange. Face à nous, une petite ouverture dans le toit. "Depuis ce petit trou-là, on a un visuel direct sur le village", explique-t-il. "Ça nous a permis de donner la position de l'ennemi aux troupes d'assaut. C'est depuis cette position que la contre-offensive a commencée".
Nous avançons ensuite vers le poste de commandement, un vieil immeuble de béton gris à moitié détruit par les bombardements. Dans les sous-sols, quelques lits permettent aux militaires de se reposer entre deux assauts. Tout le monde se tait. Un homme imposant entre dans la pièce, de larges épaules, une longue barbe rousse. Le commandant de l'unité nous raconte la bataille d'un village repris la semaine passée.
"On a reçu l'ordre à l'aube", commence-t-il. "Plusieurs unités sont parties. L'artillerie a opéré sur des cibles. Puis les gars sont allés dans les rues sans soutien tactique. Ils n'ont laissé aucune chance aux Russes grâce à leur bravoure. L'assaut a duré trois jours. Le quatrième, les Russes ont fait défection. Ils ont couru en laissant tout derrière eux. On les a rattrapés, on les a détruits. C'étaient des membres de Wagner, mais on les a battus".
Stepan se lève à son tour pour nous raconter l'attitude des Russes pendant l'assaut. "Ils se sont retranchés dans une école", dit-il. "On était en train de les pilonner derrière le bâtiment. On a vu sur notre drone un gars qui ressemblait à un commandant. Il était là, adossé au mur, avec ses lunettes de soleil et un cigare. Il a salué notre drone de la main. Puis il a continué à observer les combats en fumant".
Devant le bâtiment, un soldat s'assoit et s'adosse au mur. Très pâle, les traits tirés par la fatigue, il ferme les yeux quelques secondes. Derrière chaque reconquête, les Russes sont là, prêts à répliquer. Sur le chemin du retour, nous croisons un camion frigorifique de l'armée. À l'arrière : des corps de soldats russes morts sur le champ de bataille.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte