GPS brouillé, atterrissage manuel, Russie soupçonnée...Ce que l'on sait de l'incident avec l'avion d'Ursula von der Leyen

L'avion à bord duquel voyageait Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a été victime d'un "brouillage GPS" à son arrivée en Bulgarie dimanche 31 août, a annoncé son équipe. Celle-ci a précisé que les brouillages étaient fréquents dans cette partie d'Europe de l'Est et a affirmé que la Russie était soupçonnée d'être derrière cet acte.

La présidente de la Commission a entamé, vendredi 29 août, une tournée des pays de l'UE frontaliers ou situés non loin du Bélarus et de la Russie pour faire part de la "pleine solidarité" de l'UE à leur égard. Elle était en Bulgarie dimanche, après des étapes en Lettonie, en Finlande, en Estonie et en Pologne.

Des tractations sont en cours parmi les alliés de Kiev pour déterminer quel type de garanties de sécurité offrir à l'Ukraine en cas d'accord de paix avec Moscou afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays.

Ce qu'il s'est passé

"Lors de l'approche pour l'atterrissage à l'aéroport de Plovdiv, le signal GPS a disparu", a indiqué le gouvernement bulgare. "Afin d'assurer la sécurité du vol, les services de contrôle aérien ont immédiatement proposé une approche alternative pour l'atterrissage à l'aide de moyens de navigation terrestres", a-t-il précisé. 

Selon le Financial Times, les services de navigation GPS de l’aéroport de Plovdiv auraient été désactivés : "Tout le GPS de la zone aéroportuaire s’est éteint", forçant le pilote à atterrir manuellement, "après avoir survolé l’aéroport pendant une heure". Selon le Financial Times, le pilote a utilisé des cartes papier plutôt que le système électronique conventionnel pour parvenir à le poser au sol.

L'exécutif européen a rappelé que ce type d'incident était récurrent en Europe de l'Est.

En quoi consiste un brouillage GPS ?

Au Financial Times, l'Autorité bulgare des services de la circulation aérienne a confirmé le brouillage GPS en indiquant que le signal avait disparu. Selon Bertrand Vilmer, expert aéronautique au sein du cabinet Icare, interrogé par Le Parisien, l'avion aurait été victime de "jamming". 

Concrètement, un brouilleur externe, probablement situé au sol, a émis des signaux radio puissants sur les mêmes fréquences que le GPS de l'avion. Les signaux GPS réels ont été noyés, ce qui a empêché les récepteurs GPS de l'appareil de les capter. 

L’Autorité bulgare des services de la circulation aérienne a rapporté que "depuis février 2022, on constate une augmentation notable des brouillages GPS et, plus récemment, des cas d’usurpation d’identité". Ces méthodes sont souvent utilisées par des services militaires et de renseignement pour défendre des sites sensibles.

La Russie soupçonnée

"Les autorités bulgares nous ont informés qu'elles soupçonnaient que cela était dû à une ingérence flagrante de la Russie", a déclaré, lundi 1er septembre, une porte-parole de la cheffe de l'exécutif européen, Arianna Podesta. "Nous sommes bien sûr conscients, et habitués d’une certaine manière, aux menaces et intimidations qui font partie intégrante du comportement hostile de la Russie", a-t-elle ajouté. 

Les tractations pour la paix en Ukraine se sont accélérées depuis le sommet du 15 août entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Ce rendez-vous a été suivi d'une réunion à la Maison-Blanche entre le président américain, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et sept dirigeants européens.

Dans la nuit du 27 au 28 août, des bureaux de l'Union européenne à Kiev avaient été endommagés par des frappes russes. La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas avait annoncé convoquer l'ambassadeur russe dans la foulée.

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