Géorgie : Salomé Zourabichvili, une femme en quête de ses origines

Elle est devenue la première femme présidente de Géorgie. Quinze ans après avoir été nommée ambassadrice de France à Tbilissi, Salomé Zourabichvili a pris la tête du pays mercredi 28 novembre, élue avec plus de 59% des voix. Portrait d'une femme en quête de ses origines. 

Le 19 mars 1921, l'Anatolie, navire battant pavillon Français, lève l'ancre à Batoumi. À son bord se trouvent des exilés qui quittent la Géorgie, tombée sous la coupe de l'Armée rouge. Parmi eux, Levan, un adolescent de 14 ans - le père de Salomé Zourabichvili. C'est sur cette scène que s'ouvre son autobiographie, Une femme pour deux pays. 

La famille s'installe en France. Salomé y naît en 1952. Son enfance est cloisonnée entre deux communautés. Semaine française, dimanches géorgiens après la messe... Deux cercles qu'elle choisit pendant longtemps de ne pas mélanger. Finalement, elle attendra ses 34 ans pour fouler pour la première fois la terre de ses ancêtres. Mais elle y reviendra, en 2003, en tant qu'ambassadrice.

Retour en Géorgie en 2003

Nommée à Tbilissi par Jacques Chirac après une carrière au ministère des Affaires étrangères qui l'a menée de Rome à Washington en passant par Ndjamena, la voilà donc en Géorgie quelques mois avant que n'éclate la Révolutions des roses. Un séisme dans le pays du Caucase. Son destin bascule. 

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En 2004, le nouveau président réformateur Mikhaïl Saakachvili la nomme ministre des Affaires étrangères et lui donne la nationalité géorgienne. Une mission gouvernementale de courte durée : un peu plus d'un an plus tard, elle est limogée et devient l'une des plus farouches opposantes à Saakachvili. Jusqu'à vouloir briguer elle-même la présidence !

J'ai toujours pensé que j'aiderais un jour ce pays à avancer vers la démocratie

Salomé Zourabichvili

Une campagne difficile, marquée par des menaces de mort qui la vise, elle et ses enfants... Mais Salomé Zourabichvili reçoit un soutien de taille... le milliardaire Bidzina Ivanichvili, chef du parti au pouvoir, "Rêve Géorgien"... Aussitôt, les dons pleuvent, les affichent électorales de la sexagénaire brune envahissent les rues et sa campagne décolle.

"J'ai toujours pensé que j'aiderais un jour ce pays à avancer vers la démocratie", avait-elle confié le mois dernier à nos confrères de l'AFP... La nouvelle Présidente Géorgienne, farouchement européenne, attend certainement maintenant de pouvoir effectuer son premier déplacement officiel en France, son autre pays...