Gel des aides humanitaires américaines : "Le vide pourrait être comblé par des régimes autoritaires", selon Malbrunot

Donald Trump s'attaque à un nouveau dossier polémique. Il concerne l’aide humanitaire que le président américain veut tout simplement stopper, un choix qui concerne des millions de personnes dans le monde.

Donald Trump, nouveau président américain, à la Maison Blanche.

Crédit : Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

TRUMP - Quelles sont les conséquences des coupes sombres de l'aide américaine dans le Monde ?

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Donald Trump a suspendu tous les programmes d’aide humanitaire de l’agence américaine, l’USAID, dans près de 160 pays, c'est-à-dire presque tous sur la planète. Voilà qui représente plus de 60 milliards d’euros, d’où une panique dans de nombreux États bénéficiaires. C'est notamment le cas de l’Ukraine, en pleine guerre contre la Russie, qui est le principal bénéficiaire des fonds américains. Malgré tout, ce gel ne touche pas l’appui militaire à Kiev, essentiel dans les combats face à la Russie.

Également visés, les pays pauvres d’Afrique où des conflits font rage. Que ce soit en République démocratique du Congo ou au Soudan du Sud où un million de personnes fuyant la guerre civile pourraient en pâtir. La liste est loin d’être exhaustive.

"Chaque dollar que nous dépensons doit être justifiée "

En Afghanistan, plus d’une trentaine d’ONG ont déjà dû cesser leurs activités dans les domaines de la santé, l’agriculture, l’éducation, avec un risque à moyen terme que plus de 10 millions d’Afghans se retrouvent plongés dans une situation de famine grave. Cette suspension est prévue pour 90 jours, pour justifier sa mise en place, Donald Trump avance plusieurs raisons.

Il s'agit d’abord faire des économies, de réexaminer les programmes en cours pendant leur suspension. En ligne de mire, ceux favorisant la diversité, l’équité et l’inclusion, c’est-à-dire les obsessions de Donald Trump. Mais il y a aussi des raisons plus idéologiques en licenciant des personnels indésirables.

Marco Rubio, le nouveau chef de la diplomatie américaine, a expliqué que désormais "chaque dollar que nous dépensons doit être justifiée par une réponse à trois questions simples : Est-ce que ça rend l’Amérique plus sûre, plus forte et plus prospère ?" Questions simplistes pour une América first, arcboutée sur ses intérêts domestiques et aveugle aux souffrances des plus pauvres de la planète.

Des ONG qui craignent des représailles en cas de réaction

Paradoxalement, malgré certaines déclarations indignées, cette mesure n’a pas soulevé un tollé mondial comme les positions de Donald Trump sur Gaza. Les milliers d’ONG visées redoutent notamment les représailles si elles parlent. En se taisant, elles espèrent continuer de bénéficier de cette aide américaine après les 90 jours de suspension.

Les États-Unis ont quand même élargi les exemptions, par exemple aux médicaments essentiels à la survie, celles-ci sont vagues, ce qui renforce la confusion et donc la peur. Tant pis si sur ce terrain de l’aide humanitaire, le vide pourrait être comblé par des régimes autoritaires, avides de renforcer leur influence. Donald Trump n’a pas fini de faire des dégâts, quitte à saper encore un peu plus l’image des États-Unis.

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