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Tony Blair en juin 2025
Crédit : Jade GAO / AFP
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On l'avait un peu oublié et pourtant le revoilà. L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair se mêle de ce qui se passe à Gaza. Le 27 août, il était en réunion à la Maison Blanche, non pas avec Donald Trump, mais avec le gendre de ce dernier Jared Kushner : un homme d’affaires familier d’Israël et des riches monarchies du Golfe.
L'objectif ? Comment transformer la bande de Gaza, détruite aux trois quarts par deux ans de guerre, en "une plaque tournante commerciale et touristique moderne", autrement dit la fameuse Riviera que le président américain envisage pour l’après-guerre. Un projet certes improbable mais sur lequel l’ancien Premier ministre britannique et sa fondation travaillent depuis plusieurs mois.
Caniche de George W. Bush en 2003, Tony Blair est encore prêt aujourd’hui à 72 ans à rendre des services moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Il fait toujours beaucoup de ménage. Il était à Davos en janvier pour interroger l’ancien djihadiste devenu ministre des Affaires étrangères de la Syrie mais aussi conseiller stratégique de gouvernements ou d’entreprises. Son atout, un carnet d’adresses très fourni.
Tony Blair connaît très bien Israël et la Palestine. De 2007 à 2015, il fut un médiateur international entre les deux camps. Sa mission fut un échec total, la paix n’avança pas le moins du monde. L'homme politique venait à Jérusalem une semaine par mois, il occupait une suite de l’American Colony, un bel hôtel en pierres ocres, les petites mains d'un de ses collaborateurs planchaient pendant que lui parlait au téléphone avec les puissants de ce monde lesquels avaient oublié son calamiteux soutien à la guerre en Irak.
Mais sa valeur ajoutée, c’est l’influence qu’il a gardée auprès des Américains. Les interlocuteurs arabes appelés à financer la reconstruction de Gaza l’écoutent donc. Quant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Tony Blair ne l’a jamais vraiment affronté. Il préférait mettre la pression sur le faible, Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, auquel il rend compte de ses projets pour Gaza.
Il ne va pas jusqu'à défendre la folle idée de Donald Trump de chasser les deux millions de Gazaouis. Sa fondation répond que Tony Blair "n’approuve aucune initiative visant à relocaliser les habitants de Gaza loin de chez eux". Mais ce que l’on sait c’est qu'il est en contact régulier avec Ron Dermer, le plus proche conseiller de Netanyahou en charge notamment de la reconstruction de Gaza, et qu’il a gardé des liens avec de puissants hommes d’affaires israéliens. Ces derniers, associés à d’autres cabinets de consultants internationaux, participeraient à la reconstruction de l’enclave.
Nul ne sait si les projets de Donald Trump vont aboutir, alors que la famine sévit et que l’armée israélienne menace d’expulser plus au sud un million d’habitants de la ville de Gaza. Mais une chose est sûre : si l’ancien barman à Paris du temps de sa jeunesse a parfois surestimé sa capacité à influencer les grands de ce monde, Tony Blair reste incontournable. Quitte à entacher encore sa réputation.
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