Une commission d'enquête des Nations unies a annoncé le 13 mars 2025 que les attaques "systématiques" d'Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des "actes génocidaires".
"La commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza - en tant que groupe - à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive", a-t-elle indiqué dans un communiqué. De plus, dans un nouveau rapport, la commission pointe du doigt la destruction par les forces de sécurité israéliennes de la plus grande clinique de fécondation in vitro, Al-Basma, qui conservait des milliers d'embryons.
De son côté, Israël "rejette catégoriquement ces allégations infondées", d'après les indications de l'ambassade à Genève (Suisse) dans un communiqué selon l'AFP.
Selon la définition de l'ONU, un génocide est un crime "commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux". Cinq types d'actes peuvent être considérés comme constitutifs d'un génocide d'après l'institution.
Deux de ces critères concerneraient Gaza, d'après la commission d'enquête des Nations unies. Parmi celles-ci sont avancées les "mesures visant à entraver les naissances" et la "soumission intentionnelle" d'un groupe à des conditions d'existence "devant entraîner sa destruction physique".
Les accusations sur les actes de l'armée israélienne mettent en avant une forme de "violence reproductive". Ce concept comprend toute forme d'abus, de coercition, de discrimination, d'exploitation ou de violence qui compromet l'autonomie reproductive d'une personne, d'après la définition du Fonds des Nations unies pour la population.
Le crime de génocide concernerait l'action et l'intention, mais le rapport n'avait, jusqu'à présent, examiné que l'action, a expliqué Chris Sidoti, avocat australien spécialiste des droits humains et membre de la commission. "Nous n'avons pas conclu à un génocide. Nous avons identifié un certain nombre d'actes qui constituent les catégories d'actes génocidaires au regard de la loi. Nous n'avons pas encore examiné la question de l'objectif génocidaire", a-t-il expliqué. "Nous serons bientôt en mesure de traiter de manière exhaustive la question du génocide", a-t-il ajouté, avant d'accuser les autorités israéliennes de "faire obstruction" au travail de la commission et de "mensonge chronique".
L'organisation de défense des droits humains Amnesty International publiait également en décembre 2024 un rapport accusant Israël de "commettre un génocide".
"Le ciblage des installations de soins de santé reproductive, notamment par des attaques directes contre les maternités et la principale clinique de fécondation in vitro de Gaza, combiné à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, a eu un impact sur tous les aspects de la reproduction", a déclaré la présidente de la commission, Navi Pillay.
Cette dernière affirme également que les violations de la part de l'armée israélienne ont "aussi des effets irréversibles à long terme sur la santé mentale et sur les possibilités pour les Palestiniens, en tant que groupe, de faire des enfants".
La commission s'est également penché sur les conséquences du blocage de l'aide humanitaire par Israël. Les forces de sécurité israéliennes "ont délibérément imposé des conditions de vie visant à entraîner la destruction physique des Palestiniens de Gaza", selon la commission. "Des femmes et des jeunes filles sont mortes de complications liées à la grossesse et à l'accouchement en raison des conditions imposées par les autorités israéliennes, qui leur ont refusé l'accès aux soins de santé reproductive - des actes qui relèvent du crime contre l'humanité d'extermination", relève également la commission.
Le porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que le rapport "confirme ce qui s'est passé sur le terrain : un génocide et des violations de toutes les normes humanitaires et juridiques". Il réclame une comparution rapide des dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale (CPI).
Ces propos ainsi que le rapport de la commission d'enquête des Nations unies n'ont pas tardé à faire réagir Israël quelques heures plus tard. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a dénoncé dans un communiqué le 13 mars les affirmations de la commission d'enquête de l'ONU qu'il juge "fausses et absurdes" notamment vis-à-vis des "actes génocidaires" dans la bande de Gaza.
"Au lieu de se concentrer sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis par l'organisation terroriste Hamas dans le pire massacre de Juifs depuis la Shoah, l'ONU a une fois de plus choisi d'attaquer l'État d'Israël avec des accusations fausses, notamment des affirmations absurdes de violences sexuelles", a déclaré le chef d'État.
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