Malgré les "regrets" exprimés par les autorités chinoises pour une intrusion "involontaire", selon elles, du ballon espion chinois dans l'espace aérien des États-Unis, Anthony Blinken a reporté sa visite prévue à Pékin, jugeant l'affront "inacceptable". Il a dénoncé, auprès du directeur du ministère chinois des Affaires étrangères "un acte irresponsable et une violation claire de la souveraineté des États-Unis qui sape l'objectif du voyage".
Néanmoins, dans le même temps, le chef de la diplomatie américaine s'est efforcé de calmer le jeu en assurant que sa visite serait reprogrammée quand "les conditions le permettront", insistant sur la nécessité de garder "les lignes de communication ouvertes" avec Pékin.
Pékin, qui avait d'abord appelé à ne pas "monter en épingle" cette affaire, a reconnu qu'il s'agissait bien d'un appareil venu de Chine. Mais "c'est un aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques", a assuré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
Au micro de RTL ce vendredi, le général Trinquand a semblé surpris par ce ballon : "C'est très intrigant, surtout que les Chinois se doutent bien que cela ne va pas passer inaperçu. Donc il y a un aspect déstabilisant avec ces ballons".
Dans une note interne, dévoilée le 28 janvier dernier, le général Michael Minihan, a mis en garde contre le risque élevé d'une guerre avec la Chine en 2025, très probablement autour de Taïwan, demandant à ses officiers d'être prêts au combat dès cette année.
Le président Xi Jinping "dispose à la fois d'une équipe, d'un motif et d'une opportunité pour 2025", a-t-il estimé, assurant que les élections taïwanaises de 2024 donneront au dirigeant chinois une "raison" pour agir. La course pour la Maison Blanche, prévue la même année, offrira une "Amérique distraite" à la Chine, a-t-il poursuivi.
Dans une interview à la chaîne CBS, le 19 septembre dernier, le président américain, Joe Biden, avait affirmé qu'en cas d'attaque chinoise envers l'île de Taïwan, la défense serait assurée par les États-Unis.
La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'État américain depuis octobre 2018. Elle devait permettre aux deux superpuissances d'éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert. Parmi les nombreux sujets de contentieux, figure notamment Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire.
En août dernier, en représailles à la visite de l'ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, la Chine avait procédé à de très importants exercices militaires autour de Taïwan, dans une démonstration de force sans précédent.
Le pays voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières
années entre les autorités taïwanaises et américaines, qui fournissent à
l'île un soutien militaire face à Pékin depuis plusieurs décennies.