Un ballon espion a été aperçu dans le ciel des États-Unis. Les habitants du Montana l'ont remarqué depuis le 1er février dernier. L'objet est de grande taille : trente à quarante mètres de diamètre, l'équivalent de trois bus mis bout à bout. Il vole à très haute altitude, au-dessus des couloirs aériens.
Le Pentagone a été mis en alerte lorsque le ballon a survolé le Montana. Cet État accueille en effet une base aérienne et des missiles nucléaires américains. L'appareil est passé à proximité de ces installations, sans les survoler directement. Plusieurs avions de chasse ont volé autour du ballon pour surveiller sa trajectoire.
Ces derniers n'ont pas pris le risque de l'abattre : américains et canadiens expliquent qu'il n'y a pas de risque, et que le ballon ne peut pas collecter plus de renseignement que des satellites espions. Le Pentagone met également en avant que l'interception du ballon pourrait entrainer une chute de débris. Sa traque pourrait permettre aux Américains d'en apprendre plus sur sa destination et son fonctionnement.
Volant à très haute altitude, le ballon n'est pas une menace pour les avions militaires ou commerciaux. Il dérive lentement au-dessus des États-Unis après avoir survolé l'Alaska et le Canada. Son origine n'est pas certaine, mais le Pentagone affirme dans un communiqué que le ballon espion a "très certainement été lancé par la Chine."
Pékin déclare de son côté "regretter" la violation "involontaire" de l'espace aérien américain par un "aéronef civil utilisé pour la recherche la météorologique" dans un communiqué. Ce dernier précise : "Affecté par le vent d'ouest et avec une capacité de maîtrise de soi limitée, le dirigeable s'est sérieusement écarté de la route prévue."
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a décidé de reporter son déplacement prévu ce week-end à Pékin après cette affaire. La visite a été "reportée", a déclaré ce responsable lors d'un entretien téléphonique avec son homologue chinois Wang Yi.
Ce qui pose les raisons de l'envoi d'un tel ballon, qui selon le Pentagone fait suite à d'autres envois venant de la Chine. Le renseignement par la prise de photographies à haute altitude est une pratique courante pour les grandes puissances. Des ballons de grande taille, comme celui repéré par les États-Unis, sont une alternative à moindre coût aux satellites espions pour remplir cette mission.
Le premier pays à avoir utilisé un ballon pour de la surveillance a été le Japon, en 1944. Aujourd'hui, plusieurs pays en utilisent, pour certains quotidiennement. Israël par exemple maintient des ballons au-dessus de la bande de Gaza et d'autres villes palestinienne. L'aspect nouveau du ballon repéré dans le ciel des États-Unis vient de sa durée de vol, de plusieurs jours, et de son altitude très élevée.
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