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ENQUÊTE RTL - "Il était vivant" : un témoin assure qu'un 2e Français a bien été otage du Hamas
RTL a obtenu un témoignage prouvant qu'Ofer Kalderon, un Franco-Israélien de 53 ans, a bel et bien été détenu par le Hamas après les attaques du 7 octobre dernier.
Plusieurs Français ont été ou sont toujours retenus en otage par le Hamas, depuis l'attaque du groupe islamiste palestinien sur Israël le 7 octobre dernier. Peu d'informations ont cependant filtré sur l'identité de ces personnes, les autorités françaises ne communiquant que très peu sur le sujet. Mia Shem, une jeune Franco-Israélienne de 21 ans, était la seule otage à être confirmée, dans une vidéo tournée par le Hamas où on la voit allongée sur un lit.
RTL révèle mercredi 22 novembre qu'un deuxième otage français, au moins, a bel et bien été aux mains du groupe terroriste palestinien. Nous avons obtenu une preuve de vie, qui date de trois semaines, d'un second otage français : Ofer Kalderon, un Franco-Israélien de 53 ans kidnappé avec ses deux enfants.
Cette preuve de vie a été obtenue grâce au témoignage de la famille d'une ancienne otage du Hamas, Yocheved Lifshitz. Le 23 octobre, cette femme âgée de 85 ans a été la première Israélienne à être libérée par le groupe terroriste palestinien. Elle a été détenue en compagnie de l'otage français, dans la bande de Gaza. Sharone, la fille de la vieille dame, l'a expliqué à notre micro. "Elle a vu Ofer Kalderon mais n'a pas vu ses deux enfants. Ils ont été séparés de leur père par les gardes. C'était les premiers jours, il était vivant", assure-t-elle.
"Ils n'ont pas vraiment pu discuter"
L'ex-otage de 85 ans est certaine d'avoir croisé Ofer Kalderon lors de sa captivité. "lls n'ont pas pu vraiment discuter ensemble. Dans notre kibboutz, Ofer est le voisin de palier de ma mère. On connaît tous ces gens. Ils font partie de notre vie, de notre communauté. Les faire revenir, c'est notre priorité", jure Sharone. Depuis sa libération, Yocheved a pu donner aux autorités des nouvelles des prisonniers qu’elle a croisés. Après avoir été soignée dans un hôpital de Tel-Aviv, elle se repose désormais dans sa famille, entourée de ses 10 petits-enfants.
La vieille dame a raconté que, le 7 octobre au matin, un groupe d'hommes armés, habillés et encagoulés de noir avaient pénétré dans son kibboutz et tiré sur les habitants. La vieille femme est alors enlevée avec son mari, séparée de son époux, puis emmenée de force sur une moto par deux terroristes jusqu'à la bande de Gaza. "Elle a été emmenée dans les entrailles d'un tunnel. Elle a marché un long moment, plusieurs kilomètres, sur un sol humide. Elle avait les pieds nus. Elle est arrivée ensuite dans une grande pièce où il y avait déjà environ 25 personnes", raconte la fille de l'ex-otage.
"À ce moment-là, elle m'a dit que ses jambes et ses bras étaient bleus et noirs, parce qu'elle avait été battue. Ensuite, ma mère et quatre autres otages ont été séparés durant tout le temps de leur détention", poursuit Sharone.
"La situation était vraiment terrifiante"
Avec son petit groupe, Yocheved rejoint une petite pièce, surveillée par ses ravisseurs. "Ils vivaient sur des matelas, à même le sol. Il n'y avait presque pas de lumière, pas de contact avec l'extérieur. Ils pouvaient entendre les bombardements. On leur donnait du café, du pain, de la pita et du fromage, chaque jour. Ils passaient leur temps à attendre", poursuit Sharone. "Ma mère était en mauvaise santé, elle avait une maladie à l'estomac. Un médecin venait chaque jour avec des médicaments mais ils avaient peur qu'elle finisse par mourir. La situation était vraiment terrifiante", confie la mère de l'ex-otage. Au bout de 18 jours d'enfer, cette Israélienne de 85 ans est finalement libérée pour raisons humanitaires, en compagnie d'une autre personne âgée. Elle se bat désormais pour le retour de son mari, toujours aux mains du Hamas.
Les familles d'otages, elles, vivent en scrutant les réseaux sociaux et en s'accrochant à la moindre information. Mais en réalité, elles n'ont pas ou peu de nouvelles selon Daniel Shek, ancien ambassadeur d'Israël en France qui travaille désormais aux côtés des familles d'otages. "On parle maintenant d'un accord sur les otages. Ce n'est pas un accord sur les otages, c'est un accord sur des otages. Il est question peut-être de 50, mais il en restera encore un nombre plus élevé que cela", déplore-t-il, alors que le gouvernement israélien a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi un accord pour la libération de plusieurs dizaines d'otages, contre une trêve de quatre jours avec le Hamas.
Aujourd'hui, 238 personnes sont retenues par le mouvement palestinien, dont une quarantaine d'enfants. Parmi eux, 8 ressortissants français sont officiellement toujours portés disparus.
