Emeutes anti-immigration au Royaume-Uni : Denis MacShane s'attend à "des peines exemplaires"

Le Royaume-Uni fait face à un épisode de violences inédites. Depuis le mardi 30 juillet, le pays est secoué par des émeutes racistes anti-immigration. Les incidents ont démarré après la tuerie du 29 juillet qui a causé la mort de 3 fillettes et blessé 10 personnes, dont 8 mineurs, à Southport, au nord de Liverpool. L'auteur présumé, un jeune de 17 ans fils de parents rwandais, a fait l'objet de théories sur ses origines et sa religion relayée par des influenceurs d'extrême-droite. 

Depuis, des manifestations, réunies sous les drapeaux anglais et le slogan "Enough is enough" ("trop c'est trop"), visent des mosquées et des lieux d'hébergement de demandeurs d'asile dans tout le pays. Les forces de l'ordre ont annoncé avoir procédé à près de 400 arrestations depuis ce weekend.

Invité de RTL ce mardi 6 août, Denis MacShane, ancien ministre britannique et député travailliste, explique que les émeutes "commencent à se calmer un peu" et s'attend à des sanctions pénales rapides et importantes pour les fauteurs de trouble. "Le Premier ministre Keir Starmer, ancien procureur général, a indiqué qu'il y aurait des tribunaux spéciaux. Tous ces gens de l'extrême-droite qui ont organisé ces violences encourent des peines exemplaires", selon lui.

L'ancien ministre de Tony Blair pointe la responsabilité des réseaux sociaux dans l'explosion des violences. "Elon Musk, qui finance la campagne de Donald Trump, affirme que l'Angleterre sombre dans la guerre civile. Il utilise sa plateforme pour encourager les violences. Les réseaux sociaux donnent la possibilité à tous ceux qui n'aiment pas les immigrés de s'exprimer", déplore-t-il.

L'homme politique britannique estime par ailleurs que la France n'est pas à l'abri d'être le théâtre d'événements similaires à l'avenir. "J'espère que non. Mais il faut se souvenir qu'en juillet 2023, la France a eu des émeutes. On a cette excitation autour du racisme. Et aussi le fait que la moitié de la population est exaspérée des élites et du pouvoir", souligne-t-il.