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2 min de lecture
            La vallée de Suusamyr, située à une altitude de 2200 mètres à proximité de l'ancien réseau de routes commerciales de la route de la soie
Crédit : VYACHESLAV OSELEDKO / AFP
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Les fameuses routes de la soie chinoises, ces projets de routes terrestres et maritimes sur les cinq continents, sont en train de sombre. Lancé en 2013 par le président Xi Jinping, ce gigantesque projet d’infrastructures de 800 milliards d’euros devait relier la Chine à toutes les parties du monde, y compris le pôle Nord. Il s’agissait de ressusciter les antiques routes de la soie du début de notre ère, qui ont servi pendant des siècles au commerce des biens, de l’argent, des techniques et des idées, confortant la suprématie chinoise. C’est au titre des nouvelles routes de la soie que la Chine a par exemple racheté le port du Pirée, en Grèce. Les projets initiaux allaient même jusqu’à l’atlantique français, avec comme point d’arrivée la ville de Brest. Dix ans plus tard, c’est plutôt la déroute de la soie.
L’effondrement financier de dizaines de pays qui avaient contracté des
prêts à Pékin, pour financer ces infrastructures. À cause de la hausse des taux
d’intérêt, de la montée du cours des matières premières qui étrangle certaines
économies, de l’appréciation du dollar qui a aussi renchéri certains emprunts et du management épouvantable des constructions, les routes, les ports, les
ponts, les barrages, par les entreprises chinoises. Selon une étude de AidData
et de la Harvard Kennedy School parue cette semaine, la Chine a dû débourser
plus de 200 milliards d’euros de prêts et de refinancement d’urgence, dont la
moitié sur les seules trois dernières années. Pékin a été contraint d’organiser
128 opérations de sauvetage financier, pour 22 pays.
Le Sri Lanka, effondré par une crise de la dette. Le Bangladesh, dont le ministre des Finances conseillait l’été dernier aux pays candidats à des prêts de Pékin la plus grande des prudences. Mais c’est aussi l’Argentine, le Surinam, le Venezuela, la Turquie, l’Égypte… L’Ukraine, qui devait être une plaque tournante importante – inutile de dire que ça ne se fera plus. C’est bien simple, dans les dernières années, la Chine était devenue le premier créditeur planétaire pour les pays en développement, devant le FMI et la Banque mondiale.
L’idée était simple, il s’agissait de faire travailler les entreprises de BTP chinoises dans le monde entier, en faisant payer les pays grâce à des prêts léonins des banques chinoises – les taux à 5% étaient courants, alors que les organismes internationaux prêtaient à 2. Du coup, ils ont construit n’importe quoi, ce qu’on appelle des éléphants blancs. Sans aucun souci environnemental, souvent avec des affaires de corruption. Une route sans destination construite au Monténégro pour un milliard de dollars, rapporte ainsi le Financial Times. Un barrage en Équateur, installé tout près d’un volcan actif, sur lequel on compte déjà 7000 fissures. Un gigantesque port au Sri Lanka, construit dans la ville natale du président, surdimensionné et finalement saisi par les Chinois à cause d’impayés.
Les déboires vont mettre en coup de frein sur
le déploiement de ces routes. Mais le projet de mettre en place une mondialisation
alternative, subsiste lui, pour rivaliser avec les Américains, avec ou sans
infrastructures. La guerre d’Ukraine lui a même donné un coup d’accélérateur,
puisque la Chine se présente désormais comme le maître du monde non occidental,
et qu’elle est devenue le premier partenaire commercial de la Russie.
    
    
    
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