Le président américain Joe Biden vient commémorer le Débarquement en France ce jeudi 6 juin 2024. Il est aujourd'hui à la tête d'un pays en pleine santé économique. On imagine toujours que tout le monde occidental est en crise économique, mais c'est complètement faux. En 2024, les États-Unis vont afficher une croissance de 2,4%. C'est trois fois supérieur à celle de l'Europe.
L'écart est encore plus grand en 2011. Cette année-là, Amérique et Europe avaient une économie de taille identique. Le PIB, d'un côté comme de l'autre, était de 15.000 milliards. En 2023, celle de l'oncle Sam est supérieure de 50% à la nôtre. Les États-Unis ont fait un bond de moitié par rapport à nous en moins de 15 ans.
Pourtant, ils ont connu des tas de crises. Ce qui est frappant, c'est que chaque crise leur permet de creuser l'écart. La crise de 2009, par exemple, très vite oubliée outre-Atlantique, alors que chez nous, elle se prolonge jusqu'en 2015, au moins, avec celle de l'euro. La guerre en Ukraine, elle nous plombe, alors qu'elle offre un surcroît de croissance à l'Amérique. Parce que, quand l'Europe souffre de son déficit d'énergie qui fait flamber les prix, l'Amérique produit à fond du pétrole et du gaz qu'elle possède à foison. En fait, le grand gagnant économique de l'invasion de l'Ukraine, c'est l'Amérique. grâce aux exportations d'armes et d'énergie en Europe.
L'Amérique possède les deux ingrédients de la croissance. D'abord, une énergie peu chère, et c'est le premier producteur mondial d'hydrocarbures grâce aux gisements du sud du pays. Et puis, la technologie, bien sûr, dans l'Internet, avec les GAFA, l'intelligence artificielle, les semi-conducteurs, les biotechnologies, l'informatique quantique, l'informatique de nouvelle génération… Les investissements annuels dans ces domaines sont cinq fois supérieurs au total des 27 pays européens, ce qui permet d'augmenter la productivité.
Grâce à l'innovation, dans la technologie par exemple, chaque travailleur américain produit un peu plus chaque année. C'est ça la croissance. Alors qu'en France, par exemple, la productivité est négative. Chaque travailleur produit un peu moins chaque année. Parce qu'on n'a pas assez investi, à cause des arrêts de travail qui explosent, entre autres. Il faut ajouter à ça la démographie. La population en âge de travailler augmente aux États-Unis, ça veut dire plus de bras, donc plus de croissance. Chez nous en Europe, on perd des bras.
C'est en partie en raison de l'immigration. À noter que l'Amérique connaît une immigration plus utile à l'activité que celle qui arrive en Europe. Une part significative des étrangers qui viennent travailler aux États-Unis sont plus diplômés que les Américains. Mais aussi que la proportion d'étrangers au travail progresse. Elle a progressé depuis le Covid-19 alors que celle des autochtones a diminué sur la même période.
Le bilan économique de Joe Biden n'est pas si mal. L'activité est bonne, le chômage est au plus bas, la réindustrialisation a fait des progrès substantiels grâce aux politiques qu'il a mises en œuvre. Le seul point noir, ce sont le déficit et la dette, mais les États-Unis profitent d'une situation unique qui leur permet d'être à peu près indifférents en question de finances publiques, parce que l'argent afflue au cœur du capitalisme mondial.
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