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JO Paris 2024 : les athlètes français auront-ils leurs tenues officielles à temps ?
Confronté à un véritable défi technique, Le Coq Sportif, qui équipera les athlètes français, fait également face à des difficultés économiques inquiétantes. La marque doit fournir 150.000 tenues pour les sportifs, mais aussi 220.000 tenues complètes pour les arbitres.
Alors que les Jeux olympiques approchent à grands pas, les athlètes français peuvent être inquiets. En tout cas pour ce qui concerne leur équipement. Des signaux alarmants sont intervenus au cours des derniers jours. L'équipementier officiel des JO, c'est Le Coq Sportif. Le comité d'organisation a choisi d'ailleurs ce challenger plutôt que Nike, Adidas ou Puma, parce que cela symbolise parfaitement la France, évidemment. Le match se jouait avec Lacoste en réalité.
Malheureusement, Le Coq Sportif a du mal à fournir les tenues dans les temps et son principal actionnaire, la société Airesis, a été suspendue à la bourse de Zürich le 3 juin, car elle ne publie plus ses résultats. Elle aurait dû le faire il y a un mois déjà. Mais alors pourquoi Le Coq Sportif est en retard sur les livraisons ? Parce que le contrat est colossal. L'équipementier doit fournir 150.000 tenues pour les sportifs, mais aussi 220.000 tenues complètes pour les arbitres. Et puis enfin, un million de pièces aux couleurs des jeux qui seront vendues au grand public.
Le défi technique est énorme avec 33 fédérations sportives différentes qui n'ont pas du tout les mêmes attentes en fonction de la discipline. L'essentiel de la production se fait au Portugal et au Maroc, mais toute la partie recherche et développement sort de l'atelier historique de Romilly-sur-Seine, dans l'Aube.
Des difficultés dans le secteur du prêt-à-porter
Mais depuis qu'il a obtenu le contrat des JO en 2020, Le Coq Sportif a dû faire face au Covid, à la flambée des coûts des matières premières, à la hausse de l'énergie et du transport. Le groupe se retrouve avec des difficultés financières que la plupart d'ailleurs des autres acteurs de prêt-à-porter connaissent.
En 2022, le groupe affichait une perte de 2 millions pour un chiffre d'affaires de 139 millions. Sur les six premiers mois de 2023, dernier chiffre à notre disposition, on en était à 10 millions de pertes, selon les résultats repris par nos confrères de Challenge. Il a donc fallu que l'État accorde un prêt garanti vu l'enjeu stratégique de l'entreprise pour les J.O. Le milliardaire suisse qui possède 78 % de l'équipementier est aux abonnés absents. Il ne publie plus les résultats de l'année 2023. Pas très rassurant.
