Après le départ de plusieurs dizaines de responsables politiques de son propre camp qui ne voulaient plus travailler sous son autorité, Boris Johnson a été contraint d'annoncer son départ du 10 Downing Stress à une date encore indéterminée. Avec la majorité conservée par son parti, le poste devrait échoir à un conservateur. Johnson, tout aussi charismatique qu'imprévisible, était usé par les scandales, les foucades, les revirements et les trahisons. Son mandat, marqué par diverses crises, reste l'un des plus courts et des plus mouvementés depuis Margaret Thatcher. Mais contrairement à la "Dame de fer", Johnson laisse un pays affaibli à cause de ses erreurs.
Alors que la conjecture se dégrade, l'augmentation des impôts, à contretemps par exemple, n'a pas été un choix judicieux. La gestion de la crise du Covid a été catastrophique. Elle a été rattrapée quand même par une campagne de vaccination très rapide et très efficace. Il a lui-même failli mourir du Covid. L'inflation explose, les grèves se multiplient dans tous les secteurs et pourraient paralyser le pays cet été. L'Ecosse menace de faire sécession. Les indépendantistes d'Irlande du Nord ont gagné les dernières élections, les conservateurs perdent chaque partielle. C'est le bazar !
Il a aussi payé les conséquences du Brexit. Johnson avait été le leader, l'incarnation du camp du Brexit lors du référendum en 2016. Son intelligence politique lui a donné la victoire face aux partisans de la sécession avec l'Europe. Une fois au pouvoir, il avait vendu un plan pour faire du pays le "Singapour de l'Atlantique", en améliorant l'attractivité. Si la stratégie était possible, elle n'a pas donné grand-chose sur le papier. À la décharge du Premier ministre, le Covid et la guerre en Ukraine ne l'ont pas aidé.
Les effets économiques du Brexit ne sont pas la catastrophe annoncée. Mais certains indicateurs inquiétants sont en train de pondre. Le commerce avec l'Europe a chuté d'environ 15%, les investissements étrangers baissent en raison de la crainte des entreprises à pouvoir exporter facilement sur le continent. Et la France en a profité pour devenir le pays le plus attractif au niveau des investissements internationaux. Et quand on avait fait remarquer à Boris Johnson que le Brexit allait compliquer la vie des affaires, il avait répondu par un "fuck business", "que le business aille se faire foutre" en français.
La fameuse City de Londres a résisté et reste un centre financier de premier ordre mondial. Si Paris et Francfort espéraient une baisse au niveau des emplois et de l'influence, la City n'a pas perdu grand-chose. Avec ou sans Brexit, avec ou sans Boris Johnson, il restera en Angleterre les chapeaux melon, le thé à cinq heures et la finance.
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