Une équation presque impossible. Dans son discours devant l'Assemblée, Elisabeth Borne a égrainé une série de mesures qui pourraient coûter au pays. "Il y a beaucoup plus de dépenses que de recettes dans ce discours, la tâche ne sera pas simple", confiait un proche d'un des ministres à Bercy.
Les mesures liées au pouvoir d'achat devraient coûter 25 milliards d'euros. La baisse des impôts de production et des charges des entreprises seraient une dépense supplémentaire d'au moins 8 milliards. La fin de la redevance audiovisuelle nécessitent un chèque de plus de 3 milliards. La Première ministre a aussi évoqué une revalorisation salariale pour les professeurs pour un coût total de 6 milliards. Et la future renationalisation d'EDF coutera aux alentours de 7 milliards. Et quand vous devez gouverner par compromis ou consensus, en général, le coût augmente.
La réforme des retraites a été confirmée par Elisabeth Borne. Mais on ne sait pas encore à quel prix. La Première ministre a mis du papier bulle autour de cette réforme. "Pas de prendre ou à laisser mais indispensable" a t-elle indiqué mercredi devant l'Assemblée. Des compromis devront encore être faits, notamment après concertation avec les partenaires sociaux.
La borne des 65 ans pourrait encore créer des blocages. Mais cette borne devrait rapporter 17 milliards d'excédents budgétaires à terme. On cotise plus longtemps alors qu'on touche sa pension retraite sur une durée plus courte. Et les compromis risquent de réduire ce gain. Problème, cette annonce de la Première ministre est la seule véritable économie annoncée mercredi.
Elisabeth Borne semble miser sur le plein emploi et sur la croissance. L'an dernier, la croissance de 7% a permis de dégager 30 milliards de rentrées fiscales supplémentaires. Selon les prévisions de la Banque de France, la croissance devrait s'élever à 2,3% en 2022, 1,2% en 2023. Une stabilisation autour des 7% est annoncée pour le chômage. Le coup de pouce de la croissance, liées aux cotisations, et des taxes risquent de ne pas être au rendez-vous.
La France n'est pas moins bien armée pour repartir après cette crise avec la technique que j'appelle " l'économie du vieux matelas en mousse". L'économie française tombe traditionnellement de moins haut que les autres pays. La chute est adoucie par la présence de nombreux amortisseurs sociaux avec les différentes aides, primes ou chèques. Avec ce système, notre inflation est moins élevée que les autres.
Mais nous restons un peu enfoncés dans notre vieux matelas. Nous rebondissons moins vite et moins haut que les Allemands ou les Anglais. Aux Etats-Unis, 48 millions d'américains ont quitté leur emploi pour cause de licenciements ou de démissions. Mais le marche du travail est plus dynamique, moins protecteur qu'en France, et ces salariés pourront retrouver plus facilement un emploi au moment de la reprise.
Le financement des mesures annoncées hier seront financées par la dette et le déficit. Ce scénario semble plausible à l'heure actuelle. La Première ministre a banni l'idée d'une hausse des impôts. Et avec la croissance incertaine des prochains mois, il sera difficile de réduire le déficit. Elisabeth Borne a parlé d'une croissance "sous les 3% en 2027" pour se laisser du temps. Le temps de faire croire à la droite parlementaire que le redressement des finances publiques est une priorité.
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