Droits de douane : qui sont les Républicains qui s’opposent à Donald Trump ?

Tandis que Donald Trump persiste dans sa politique de droits de douane, des voix dissidentes s'élèvent au sein du Parti républicain et des alliés du président. Des figures politiques, telles que Ted Cruz et Mike Pence, expriment leurs inquiétudes face aux répercussions économiques potentielles de ces mesures douanières.

Elon Musk, Mike Pence, Ted Cruz sont opposés aux droits de douanes décidés par Donald Trump

Crédit : Montage RTL/AFP

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Les voix s'élèvent dans son propre camp. Donald Trump a semé la panique sur les marchés financiers en appliquant, ce mercredi 9 avril 2025, les droits de douane qu'il avait annoncé une semaine plus tôt. Malgré les réactions boursières peu encourageantes, le président américain s'est félicité des tentatives de négociations entreprises par plusieurs pays, dont le Japon et l'Union européenne.

"They are kissing my ass", en français "Ils me lèchent le cul", a-t-il déclaré devant les donateurs du Parti républicain, dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 avril. Au sein du Parti républicain, tout le monde n'est pas aussi catégorique. Le sénateur du Texas, Ted Cruz, habituellement allié de Trump, a prédit un sort "terrible" aux États-Unis en cas de guerre commerciale, dans son podcast Verdict, comme le raconte le Financial Times.

Il a également assuré que si les tarifs douaniers imposés par Donald Trump plongeaient l'économie dans une récession, alors les élections de mi-mandat de 2026 seraient un "bain de sang" électoral.

L'ancien Vice-Président de Donald Trump, Mike Pence, a également vivement critiqué ces nouveaux tarifs douaniers. "La taxe tarifaire de Trump est la plus forte hausse d’impôt dans l’histoire américaine par temps de paix. Ces droits de douane sont près de dix fois supérieurs à ceux imposés pendant l’administration Trump-Pence et coûteront aux familles américaines plus de 3.500 dollars par an", a-t-il écrit sur X.

Les patrons d'entreprises coincés

Parmi les soutiens de Donald Trump lors de son élection figuraient plusieurs patrons de grandes entreprises américaines qui aujourd'hui doutent de sa crédibilité. Les nouveaux droits de douane aux États-Unis pourraient alourdir les coûts de production de beaucoup d'entreprises, les rendant ainsi moins compétitives.

Bill Ackman, investisseur et fondateur de Pershing Square Capital Management n'a pas mâché ses mots sur X. "Les conséquences pour notre pays et les millions de citoyens qui l’ont soutenu – en particulier les consommateurs à faibles revenus déjà confrontés à une forte pression économique – seront extrêmement négatives. Ce n'est pas pour cela que nous avons voté", a-t-il écrit.

The country is 100% behind the president on fixing a global system of tariffs that has disadvantaged the country. But, business is a confidence game and confidence depends on trust.

President @realDonaldTrump has elevated the tariff issue to the most important geopolitical…
— Bill Ackman (@BillAckman) April 6, 2025

Même son de cloche du côté de Ken Langone, le fondateur de Home Depot et l'un des soutiens financiers du président qui a confié ses réticences aux Financial Times et dénoncé des droits de douanes trop élevés. "Je ne comprends pas cette foutue formule (celle qui a servi de base au calcul des droits de douane, ndlr). Je pense qu’il est mal conseillé sur cette situation commerciale et sur la formule qu’ils appliquent", a-t-il regretté.

Même Elon Musk, à la tête du département de l'Efficacité gouvernementale, a plaidé pour "une zone de libre-échange" entre l'Europe et l'Amérique du Nord, samedi 5 avril. Le patron de Space X s'en est même pris à Peter Navarro, le conseiller économique de Donald Trump le qualifiant de "crétin" et assurant qu'il était "bête comme ses pieds".

Le Congrès américain secoué

Au Congrès, une fronde discrète s'organise. Le président du Sénat, le républicain Chuck Grassley a présenté un projet de loi, avec le soutien d’un collège démocrate, visant à réaffirmer le contrôle du Congrès sur la politique tarifaire. Selon cette proposition, toute nouvelle taxe serait annulée après 60 jours si elle n'obtenait pas l'approbation du Congrès, qui aurait également le pouvoir de la révoquer à tout moment.

Ce projet de loi a gagné en soutien, notamment de la part de plusieurs sénateurs républicains. Bien que symbolique, cette initiative met en lumière les divisions internes au sein du Parti républicain. Les élus s'inquiètent des conséquences économiques de ces taxes douanières pour leurs électeurs et de leurs chances de réélection lors des midterms de 2026.

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