Les élections de mi-mandat auront lieu dans moins d'une semaine et Donald Trump lance une campagne de pub télé sur l’emploi et l’incroyable santé de l’économie américaine. Une pub très bien produite, qui rappelle une célèbre campagne pour la réélection de Reagan en 1984. Sur un renouveau économique de l’Amérique. Le souvenir des années Obama est présenté comme un cauchemar qui pourrait revenir si les Américains ne votent pas républicain dans une semaine.
Mais il est vrai que l’économie américaine se porte très bien. À Elkhart, petite ville industrielle de l’Indiana, le chômage dépassait les 20% il y a dix ans, il est tombé cet été sous les 2%. Comme un peu partout en Amérique c'est le plein-emploi ; un miracle comme le dit un responsable de la chambre de commerce.
Au point que des entreprises sont menacées, des restaurants par exemple, faute de personnel suffisant. C’est dans cette ville qu’Obama était allé faire sa première visite de président, pour présenter son plan de relance, quelques mois après la crise financière. Et Elkhart a voté Trump, presque aux deux tiers.
Cette économie prospère, le Président le répète : c’est grâce à lui. C’est vrai qu’il y a un effet Trump sur la croissance. Que ses dérégulations, la baisse des impôts, ont donné un coup de fouet à l’économie On l’a vu sur les marchés financiers dans les premiers mois de l’année, même si ça s’érode ces dernières semaines.
C’est important pour la psychologie des Américains, car ici, pas de système de retraite comme en France, l’argent des pensions est placé sur les marchés financiers. Tout le monde scrute donc les fluctuations de la bourse. On constate également aussi que les salaires augmentent.
Tout cela devrait profiter à Trump dans les urnes pour les Midterms, même si les démocrates rappellent que l’inversion de la courbe du chômage, c’était dès 2010. Depuis la baisse est régulière, l’Amérique était déjà au plein emploi à la fin d’Obama.
Pour autant, beaucoup d’Américains avaient voté Trump car ils ne profitaient pas de cette reprise. Car même s’il ne sont pas au chômage, ils n’ont jamais réussi à retrouver un vrai poste stable qui permet de faire vivre leur famille, et doivent jongler entre plusieurs boulots mal payés. Cette colère, des oubliés de la croissance, qui est l’un des éléments de la victoire de Trump il y a 2 ans, n’a pas disparu.
En Pennsylvanie une électrice de Donald Trump qui a été licenciée, avec son mari, par General Motors, le jour de l’inauguration du Président, n’a jamais retrouvé de poste stable. Elle n’est pas dans les chiffres du chômage, mais cumule comme elle peut des jobs de serveuses à temps partiel, la moitié de leurs revenus passe dans leur assurance santé pour leurs trois enfants en bas âge. Et elle ne comprend pas pourquoi Trump se vante sans cesse d’avoir créé la meilleure situation économique de l’histoire américaine.