Une cérémonie exceptionnelle aura lieu ce vendredi 26 octobre à la cathédrale nationale de Washington, aux États-Unis. Les cendres de Matthew Sheppard reposeront en ce lieu, mettant un point final à une tragédie qui a eu lieu il y a 20 ans.
L'étudiant en sciences politiques et langues étrangères, qui voulait être diplomate, avait été entraîné en octobre 1998 hors d'un bar de Laramie, dans le Wyoming, par deux jeunes hommes qui s'étaient fait passer pour des homosexuels pour le convaincre de les suivre.
Après un trajet en voiture, ils l'avaient dépouillé et violemment frappé à coups de crosse de revolver au visage et à la tête, avant de le laisser attaché à une clôture par un froid glacial. Matthew Shepard avait été retrouvé 18 heures plus tard, inconscient, par un cycliste qui dans un premier temps l'avait pris pour un épouvantail.
Matthew est mort quelques jours plus tard à l'hôpital. Le policier arrivé sur les lieux de l'agression a confié avoir vu le jeune homme avec le visage ensanglanté, strié de larmes. Les parents de la victime n'ont pu l'identifier à l'hôpital que grâce à son appareil dentaire. Cette exécution a changé l'Amérique.
Au procès, les deux accusés ont nié le crime homophobe, mais plus tard, l'un d'entre eux a avoué dans une lettre avoir voulu "tabasser la pédale". Il aura fallu presque 10 ans, pour que finalement, en 2009, Barack Obama signe une loi portant notamment le nom de Matthew Shepard, élargissant la législation sur les crimes liés à une discrimination pour y inclure l'orientation et l'identité sexuelles.